La France n’exclut pas l’autonomie de la Corse

Le 2 mars, un djihadiste a tenté d’assassiner le séparatiste corse Yvan Colonna, qui purge une peine à perpétuité dans une prison d’Arles, dans le sud de la France. L’agresseur de 35 ans, nommé Franck Elong Abe, est originaire du Cameroun et a été emprisonné avec de multiples condamnations pour « association avec un groupe terroriste » et pour « préparation d’actes terroristes ». Abe a justifié l’étranglement de Colonna en disant que le Corse était « blasphématoire » et qu’il « crachait sur Dieu ». Il s’agit de la cinquième tentative de meurtre par des djihadistes dans une prison française au cours des cinq dernières années.

Colonna, 61 ans, condamné à la prison à vie pour le meurtre du préfet Claude Erignac en février 1998, est dans le coma. Hier, Patrice Spinosi, l’un de ses avocats, a demandé sa libération, alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est en visite en Corse depuis hier et a fait l’impressionnante déclaration que le gouvernement français est responsable de ce crime et que « son autonomie » ne s’étend pas à La Corse. c’est tabou. » Gérald Darmanin reste deux jours sur l’île pour rencontrer les représentants du mouvement nationaliste dans une ambiance très tendue. Après l’attentat contre Yvan Colonna, des manifestations ont éclaté en vandalisme, incendie criminel et affrontements avec la police : 67 personnes ont été blessées., dont 44 policiers.Les émeutes vont se poursuivre pendant une troisième semaine.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement d’Emmanuel Macron fait face à de violentes tendances séparatistes en Corse, mais c’est la première fois qu’un ministre parle de négocier une éventuelle autonomie. En 2017, en Corse, la coalition nationaliste « Pe a Corsica » a obtenu 45,36% des voix, tandis que la liste du parti présidentiel français n’a obtenu qu’un maigre 11,7%. Pour la première fois depuis 1982, la gauche n’est pas représentée au parlement local à seulement 5,7 %. Aussi, le parti de Marin Lepen a un impact très limité car les nationalistes corses partagent beaucoup d’idées du Front National : les Corses le préfèrent au « français » Lepen. Enfin, bien que les nationalistes aient décidé en 2014 de mettre fin à la lutte armée et d’adopter une politique plus douce, il semble qu’aujourd’hui les méthodes violentes reviennent : principalement la politique de la France envers l’islam (les Corses deviennent responsables comme « islamophobes »), ainsi que le problème de le logement – en Corse 40% des maisons sont des villas de vacances avec pour conséquence que la population locale est confrontée à un problème de logement – et de chômage plus élevé que dans toute autre préfecture française.

La reconnaissance de la revendication d’autonomie n’est pas aisée, car elle renforcera des mouvements similaires non seulement en France – par exemple en Nouvelle-Calédonie – mais aussi dans d’autres pays européens.

Godard Fabien

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