La France rejette la demande de pesticides des agriculteurs nicaraguayens | L’Europe au goût du jour | DW

La justice française a rejeté ce mercredi (05.11.2022) les demandes de centaines d’anciens planteurs de bananes nicaraguayens qui réclamaient l’exécution d’un jugement de leur pays obligeant les entreprises américaines à leur verser des indemnités de millionnaires pour les effets d’un pesticide. Un tribunal de Paris a déclaré la décision « inapplicable » en France en raison de l’incompétence du système judiciaire nicaraguayen et a condamné les plaignants à payer 6 000 euros (6 300 $) à chacune des sociétés mises en examen (Shell, Dow Chemical et Occidental Chemical). , selon le jugement auquel l’AFP a eu accès.

Les juges nicaraguayens ont constaté qu’il était prouvé que les trois entreprises de ce pays d’Amérique centrale vendaient le pesticide DBCP, également commercialisé sous les noms de Nemagon et Fumazone, après son interdiction aux États-Unis en novembre 1979 en raison de ses effets nocifs sur la santé des personnes. Le tribunal français estime que le juge de Chinandega qui a condamné les sociétés en première instance « n’était pas compétent » car il a demandé que l’affaire soit entendue aux États-Unis en vertu d’une loi nicaraguayenne de 2001.

En 2006, un tribunal de Chinandega (nord-est du Nicaragua) a condamné ces sociétés agrochimiques à verser 805 millions de dollars à quelque 1 200 anciens travailleurs des bananeraies, qui n’ont jamais été indemnisés. Bien qu’ils aient été confirmés en cassation au Nicaragua des années plus tard, les plaignants ont porté l’affaire en France en 2018 dans le cadre d’une procédure « d’exequatur », permettant l’application d’une décision de justice étrangère dans ce pays.

Les avocats des plaignants, Clara Gerard Rodríguez et Pierre-Olivier Sur, tous deux français, ont déclaré regretter la décision dans un communiqué et prévoient de faire appel. Une décision, ont-ils souligné, qui « ne remet pas en cause la souffrance des plaignants et de leurs familles, ni ne remet en cause le lien de causalité entre leurs conditions physiques et la contamination par le DBCP » lorsqu’il a été utilisé dans les bananeraies de Chinandega. (afp/efe)

« Nous sommes tristes parce que nous voyons que nous avons été touchés. Nous sommes sans enfants, sans cet amour, avec mon mari malade », a déclaré à l’AFP Idalia Paz à Chinandega.

Philbert Favager

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