Machines à voter électroniques : « Bolsonaro est le plus grand danger, pas le système électoral », selon le politologue français – 20-07-2222

L’initiative du président brésilien Jair Bolsonaro d’appeler les ambassadeurs et diplomates étrangers à remettre en cause la transparence des machines à voter électroniques a des répercussions majeures en Europe ce mercredi (20), où la presse n’hésite pas à critiquer l’attitude du chef de l’Etat. Pour le politologue français Olivier Dabène, interrogé par RFI, la rencontre au Palácio da Alvorada était « surréaliste ».

L’initiative du président brésilien Jair Bolsonaro d’appeler les ambassadeurs et diplomates étrangers à remettre en cause la transparence des machines à voter électroniques a des répercussions majeures en Europe ce mercredi (20), où la presse n’hésite pas à critiquer l’attitude du chef de l’Etat. Pour le politologue français Olivier Dabène, interrogé par RFI, la rencontre au Palácio da Alvorada était « surréaliste ».

Par Daniella Franco et Tatiana vilades éditeurs de RFIA

« C’est surréaliste qu’un président parle aux ambassadeurs du danger de la fraude électorale. C’est lui le plus grand danger, pas le système électoral », a déclaré le politologue Olivier Dabène, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) et président de l’Observatoire politique d’Amérique latine et des Caraïbes (OPALc).

Pour lui, l’attitude de Bolsonaro est : une menace sérieuse pour la démocratie brésilienne. « C’est un système où les politiques doivent accepter de perdre des élections : c’est la règle numéro un. Je pense que ce qui se passe est avant tout un problème d’attitude », souligne Dabène.

Le même ton est utilisé par la presse européenne, qui n’hésite pas à critiquer l’initiative du chef de l’Etat brésilien. le journal français Le Monde apporte la réunion controversée au Palácio do Alvorada dans ta couverture et prétend que Bolsonaro adopte ce comportement parce qu’il se sent « en danger » envers l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva. A un peu moins de trois mois du scrutin, le leader du PT est en tête des sondages pour les intentions de vote aux deux tours.

Pour Bruno Meyerfeld, correspondant du Le Monde au Brésil, le discours de Bolsonaro aux ambassadeurs et diplomates est « l’un des plus virulents contre le système électoral du pays ». Pendant une heure, « le président a lancé une attaque contre les institutions qu’il est chargé de protéger (…) en bombardant le système de vote électronique, qu’il accuse de fraude et d’énormes problèmes », a-t-il publié.

Site Internet d’un journal britannique le garde souligne que le système actuel de machines à voter électroniques est utilisé depuis 1996 et que les « allégations sans fondement » de Bolsonaro ont été contestées par le Tribunal électoral supérieur (TSE). « Les déclarations ont soulevé des inquiétudes quant à l’homme politique populiste – qui fait face à de faibles intentions de vote – qui pourrait refuser le processus démocratique s’il perd les élections d’octobre », souligne le quotidien.

Déjà le site du journal espagnol Le pays confirme que les plaintes du président brésilien contre le système électoral sont anciennes, mais « au cours de l’année écoulée, il en a fait l’un des principaux piliers de sa campagne ». « Wat de aandacht trekt en wat voor veel controverse zorgde in Brazilië, is dat Bolsonaro de ambassadeurs heeft opgeroepen om zijn kritiek op een stemsysteem waarin het in meer dan twee decennia niet is aangetast door onregelmatigheden, met hen te delen. relevante fraudezaak », onderstreept il.

Le quotidien espagnol souligne que l’opposition soupçonne le président de tenter de semer le doute sur le vote, comme le comportement de l’ancien président américain Donald Trump lors des dernières élections du pays. Incidemment, l’ambassade des États-Unis au Brésil a répondu aux accusations de Bolsonaro, affirmant que le système électoral brésilien « servait de modèle aux nations de l’hémisphère et du monde ».

« Les États-Unis s’appuient sur la force des institutions démocratiques brésiliennes. Le pays a une longue histoire d’élections libres et équitables, avec transparence et un degré élevé de participation des électeurs », indique la note publiée mardi (19).

Pourquoi la France est favorable au vote sur papier

LA RFIA Des experts du vote électronique en France ont été consultés sur cette question. Le pays privilégie le vote sur papier, bien que des machines à voter électroniques soient utilisées dans certaines villes et que les citoyens vivant à l’étranger puissent voter en ligne lors de certaines élections.

Pour Chantal Enguehard, enseignant-chercheur en informatique et membre du laboratoire du Centre national de recherche LS2N, il ne fait aucun doute que le vote sur papier est l’alternative la plus sûre lors d’une élection. « Si un nombre important de votes sont modifiés par une machine à voter électronique, il ne serait pas possible de voir ces changements car ils sont effectués par un ordinateur », précise-t-il.

Selon elle, le système de vote électronique est « de nature opaque », évitant que des erreurs ou des fraudes altérant les résultats soient détectées et contestées devant les tribunaux. L’expert souligne également que des erreurs peuvent survenir lors du vote, « même s’il y avait des programmes parfaits, sur des ordinateurs parfaits ». « Quels que soient les résultats fournis par un ordinateur à l’issue d’une élection, ils seront acceptés, même s’il est absolument impossible de prouver que les résultats fournis sont conformes aux intentions de vote exprimées par les électeurs », réitère-t-il.

Pour Pierrick Gaudry, chercheur au Centre national de recherche et au Laboratoire de recherche Loria à Nancy, dans le nord-est de la France, il faut tenir compte du contexte politique du pays pour juger du meilleur mode de scrutin. Or, selon l’expert, la caractéristique la plus complexe du vote électronique est qu’il ne permet pas de prouver qu’aucune fraude n’a été commise : « un problème quand il s’agit de fake news et de leaders populistes ».

Gaudry soutient qu’il existe des solutions pour résoudre les rumeurs de vote électronique concernant la contrefaçon. « Ces ‘machines à voter’ sont également largement utilisées aux Etats-Unis et ce que les Américains font de plus en plus, c’est d’avoir une version imprimée du vote qui leur permet de vérifier le vote électronique », suggère-t-il.

Sharon Carpenter

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