Sophie Germain fonde la théorie de l’élasticité – 06/07/2022 – Marcelo Viana

Le goût de la française Sophie Germain pour la théorie des nombres a été éveillé par la lecture des ouvrages de Legendre et de Gauss. Il commence à correspondre régulièrement avec les deux mathématiciens, bien qu’il n’ait pas le courage de dire à Gauss qu’il est une femme : il écrit sous le pseudonyme masculin d’Antoine-Auguste Le Blanc.

Lorsque Napoléon occupa la ville de Braunschweig, en Allemagne, où vivait Gauss, Germain intercéda pour la sécurité du mathématicien auprès du général Pernety, un ami de la famille. Pernety a envoyé un de ses officiers rencontrer Gauss.

Celui-ci allait bien, mais fut confus lorsqu’il apprit qu’il était protégé par une Française dont il n’avait jamais entendu parler. Ce n’est que trois mois plus tard que Sophie a eu le courage de révéler son identité. « Comment puis-je décrire ma surprise et mon admiration de voir mon estimé M. Le Blanc se transformer en cette personne hautement acclamée? », a répondu Gauss. « Lorsqu’une femme, à cause de son sexe, de nos coutumes et de nos préjugés, trouve infiniment plus d’obstacles pour se familiariser avec la théorie des nombres, et pourtant surmonte les difficultés et pénètre dans ce qui est caché, sûrement elle a le plus noble courage, extrêmement talent et supériorité génie », a-t-il ajouté.

Vers 1809, l’Académie française des sciences lance un concours pour « créer une théorie mathématique des vibrations d’une surface élastique et comparer la théorie avec des preuves expérimentales ». Deux concurrents se présentent, Germain et Dennis Poisson, mais ce dernier est élu membre de l’Académie, faisant d’elle la seule candidate.

Son travail de 1811 était imparfait, tout comme sa deuxième tentative, en 1813. Mais en 1816, elle réussit finalement, devenant la première femme à recevoir l’Académie française des sciences. Entre-temps, Poisson avait publié ses propres travaux sur le sujet, ils partagent donc l’honneur d’être des pères fondateurs dans le domaine.

Malgré le prix, Germain n’a toujours pas pu participer aux sessions de l’Académie: seules les femmes épouses d’universitaires étaient admises. Cela n’a changé qu’en 1823, lorsque Joseph Fourier a obtenu une exception pour lui permettre de participer en tant qu’invitée.

En 1829, Germain reçoit un diagnostic de cancer du sein. Malgré la douleur, il a continué à travailler. Il publie ses derniers travaux de recherche en 1831, année de sa mort. En 2003, l’Académie française des sciences a donné son nom à un prix scientifique.


LIEN PRESENT : Vous avez aimé ce texte ? L’abonné peut libérer cinq accès gratuits de chaque lien par jour. Cliquez simplement sur le F bleu ci-dessous.

Sharon Carpenter

"Ninja de la culture pop. Lecteur. Expert du café. Spécialiste de la bière hardcore. Troublemaker. Fier communicateur. Joueur en herbe. Fanatique de zombies. Introverti."

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *