Crise politique au Honduras Sofokleousin.gr

L’élection du nouveau président hier, vendredi Congrès, de son Parlement Honduras, provoque une grave crise politique dans le pays alors que 20 membres du parti du président élu ont démissionné une semaine avant l’entrée en fonction de Siomara Castro.

La rhétorique a commencé au tout début de la réunion, lorsque les 20 députés, élus avec le Parti pour la liberté et la relance (LIBRE, gauche), ont nommé l’un d’eux, Jorge Kalis, au poste de président du Parlement, contrairement à la accord de LIBRE et d’une autre faction de gauche avec laquelle il s’est allié.

Sous couvert de « traîtres », sept législateurs fidèles au président élu se sont précipités vers Jorge Callis et l’ont forcé à démissionner sous serment.

Selon le ministre de l’Intérieur sortant Leonel Agiala, qui appartient au Parti national (PN, droite), dont le candidat à l’élection présidentielle a été battu par Siomara Castro, 83 députés ont soutenu la candidature de M. Kalis.

Pour être élu président du parlement, il doit recueillir les voix de 65 des 128 députés.

Avec Jorge Calis à la présidence, le Parti national, qui a perdu les élections, a réussi « par des manœuvres pour s’assurer le contrôle du Parlement », a déclaré à l’AFP Eugenio Sosa, professeur de sociologie à l’Université nationale du Honduras.

Le leader de LIBRE, Hilberto Rios, a déclaré à l’agence française que derrière ces 20 députés se trouvaient « le crime organisé, les trafiquants de drogue, le pouvoir économique, tous ceux qui pillent le pays ».

Siomara Castro, la première femme élue présidente du Honduras, a convoqué une réunion de la faction parlementaire de son parti jeudi soir pour appeler ses membres à soutenir la candidature de Luis Redondo à la présidence. Mais vingt des cinquante députés LIBRE ont choisi de ne pas assister à la réunion.

« L’absence des vingt députés est un présage de trahison contre-révolutionnaire au détriment du parti et du peuple du Honduras (…) trahison du projet politique de reconstruction de la patrie » et une tentative « d’imposer une plan de l’élite corrompue dirigée par (le président sortant) « Orlando Hernandez », a déploré le président élu.

Hier soir, Mme Castro a annoncé la « destitution définitive » des députés renégats, après une réunion urgente des organes du parti.

Siomara Castro, qui prend ses fonctions le 27 janvier, a remporté l’élection dans une transformation sociale prometteuse du pays d’Amérique centrale où la pauvreté, la corruption et le trafic de drogue sont une gangrène qui atteint les plus hautes sphères de l’État.

Elle a été élue grâce à l’alliance de LIBRE, le parti de Manuel Selaya – son mari et ancien président, renversé lors du coup d’État militaire de 2009 – et du Parti du salut du Honduras (PSH) de Salvador Nasrallah.

L’accord entre les deux partis stipulait qu’en cas de victoire de leur alliance, M. Nasrallah serait élu vice-président du Congrès et proposerait le nom de son président.

Nasrallah a parlé hier à l’agence de presse Reuters d’un « nouveau coup d’Etat, comme celui de 2009 ».

Selon le professeur Sosa, « sans aucun doute », bien que les députés dissidents « disent soutenir les promesses pré-électorales de Mme Castro », ils lui ont porté un coup dur puisque « sa capacité à légiférer passe par le Congrès ».

L’élection du Président du Parlement sera définitivement confirmée le 23 janvier, deux jours avant le début officiel de la nouvelle législature. Siomara Castro dit qu’elle essaiera d’empêcher M. Kalis de prêter serment après son entrée en fonction le 27 janvier.

Godard Fabien

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