Un livre dit qu’il y a des abus dans le bouddhisme et l’omission du Dalaï Lama

Un livre publié en France ce mercredi (14) dénonce la « loi du silence » sur les « graves abus » au sein de la religion bouddhiste tibétaine, notamment les violences sexuelles, les privations et la corruption financière, ainsi que l’omission et la passivité du dalaï-lama. Le moine français Matthieu Ricard, principal traducteur du dirigeant tibétain du pays. La chaîne de télévision franco-allemande Arte a diffusé mardi soir (13) un documentaire consacré au thème qui bouscule les structures du bouddhisme dans le monde.

Dans « Le bouddhisme, la loi du silence » (dir. JC Lattès), les journalistes Élodie Emery et Wandrille Lanos se sont penchées sur quelques-uns des centres bouddhistes tibétains qui se sont répandus en Occident ces 40 dernières années, où elles « ont recueilli les témoignages de 32 disciples qui subi des abus visant 13 maîtres bouddhistes différents » dans divers pays occidentaux, conduisant à la conclusion qu’il y avait des « abus graves » dans la pratique de certains maîtres enseignants, voire des lamas.

Le livre dénonce des cas d’enfants qui ont été enlevés à leurs parents et qui sont ensuite devenus victimes de violences. Ou encore des filles obligées de devenir des « dakinis » (partenaires sexuelles) d’un maître.

Certains de ces incidents avaient déjà été signalés. C’est le cas de Maître Sogyal Rinpoché, décédé en 2019, qui a fondé Rigpa, un réseau de 130 centres spirituels. Accusé d’agressions sexuelles par huit anciens disciples, il a même été la cible en 2017 d’une punition symbolique de la part du Dalaï Lama et a dû annoncer sa retraite anticipée.

Pour les auteurs également abonnés à un documentaire du même nom (disponible pour un public européen) sur la plateforme Art channel au 11 novembre), il ne s’agit pas « d’une dérive sectaire isolée » mais « d’un système qui corrompt tout le bouddhisme tibétain ».

La cause, disent-ils, est l’omission et la passivité des principaux dirigeants du bouddhisme tibétain. « Jusqu’à présent, les autorités spirituelles tibétaines ont ignoré les voix des victimes et ont affirmé à plusieurs reprises que l’affaire ne relevait pas de leur responsabilité. Les tentatives de l’intérieur pour résoudre le problème des abus sexuels dans les communautés se sont heurtées à la froideur ou à l’hostilité pure et simple », ont-ils écrit. les journalistes. .

Les auteurs pointent également les « 40 ans de silence » du Dalaï Lama, qui avait été averti du « comportement abusif des maîtres » envers les disciples dès 1993, lors d’une rencontre à Dharamsala avec des maîtres européens et nord-américains.

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Les journalistes se demandent aussi pourquoi le moine bouddhiste Matthieu Ricard, interprète et traducteur français du Dalaï Lama, connu pour ses livres sur le développement personnel, n’a guère réagi ces dix dernières années.

Interviewé ce mercredi (14) par la radio française France InterMatthieu Ricard, qui a demandé que ses interviews soient retirées du documentaire télévisé, a déclaré qu’il était « exagéré » de dire qu’il n’avait rien dit.

Il est « sain, comme le fait le documentaire, d’exposer (les) anomalies », a-t-il ajouté. Reconnaissant qu’il avait acquis une certaine notoriété en France pour ses livres sur le bouddhisme, il avoua : « J’ai parlé de [as denúncias]mais probablement pas assez fort ».

Plus largement, Ricard a déclaré que le bouddhisme n’avait pas de « structure institutionnelle ». « Il existe des centaines, voire des milliers, de centres bouddhistes dans le monde. Il n’y a pas d’autorité centrale. Tous ces centres sont complètement indépendants », a-t-il déclaré.

(avec AFP)

Sharon Carpenter

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