Interrogé sur la question à son arrivée à Prague, théâtre d’un sommet informel des dirigeants de l’Union européenne (UE) vendredi, Macron a commencé par dire qu’il s’était déjà exprimé « souvent » sur le sujet, soulignant que les connexions actuelles que la France exporte même gaz vers l’Espagne et a de nouveau résisté à un projet qui prendrait « cinq à huit ans » pour être achevé, laissant l’Europe fortement dépendante des importations de gaz en provenance de pays tiers.
Le chef de l’Etat français a indiqué qu’il existe déjà « de nombreuses interconnexions », permettant à la France « d’exporter du gaz, par exemple vers l’Allemagne et même vers l’Espagne » – deux pays, en plus du Portugal, qui ont insisté sur l’importance du gazoduc -, affirmant que la connexion actuelle est sous-utilisée, car cela montre que le projet d’interconnexion appelé « MidCat » n’est pas la solution dont l’Europe a besoin.
« Je soutiens les projets d’interconnexion, mais de quoi l’Europe a-t-elle besoin dans les années à venir ? Produire plus d’électricité sur son fond et avoir une stratégie renouvelable et nucléaire. Et utilisons-nous la pleine capacité des connexions existantes ? Non, nous sommes à 50 % ou 60 % », a-t-il déclaré.
En outre, a poursuivi Macron, le projet de gazoduc reliant la péninsule ibérique au reste de l’Europe via les Pyrénées prendra « cinq à huit ans pour être achevé ».
« Et est-ce qu’on veut être un importateur de gaz sur le long terme ? Non, notre stratégie c’est surtout l’hydrogène. Quand il s’agit d’hydrogène, il faut le dire maintenant. La question qu’on doit se poser c’est si on va faire circuler de l’hydrogène dans toute l’Europe ou, plus exactement, de l’électricité pour faire de l’électrolyse [para gerar hidrogénio verde]. C’est une vraie discussion stratégique qu’il faut avoir. Je crois que notre priorité est plutôt une interconnexion électrique en Europe, c’est pourquoi je suis plus favorable à ce projet », a-t-il conclu.
Le Portugal et l’Espagne ont longtemps pressé la France de tenir ses engagements, notamment lors d’un sommet sur l’interconnexion tenu à Lisbonne en 2018 – déjà avec Macron – et précédemment lors d’un sommet à Madrid en 2015.
Le 22 septembre, le secrétaire d’État aux Affaires européennes a déclaré dans une interview accordée à Lusa à Bruxelles que le gouvernement portugais croyait toujours qu’il « serait possible de convaincre la France » d’autoriser les interconnexions depuis la péninsule ibérique pour l’approvisionnement en gaz, et plus plus tard l’hydrogène, vers l’Europe, mais alternativement une connexion via l’Italie autorisée.
Cependant, Tiago Antunes a admis qu' »un autre scénario est actuellement à l’étude, à savoir l’hypothèse d’une liaison directe entre l’Espagne et l’Italie, par voie maritime ».
« Donc, s’il n’est pas possible de continuer avec MidCat, alors bien sûr nous considérerons cet autre scénario et penserons que cela pourrait être une alternative », a-t-il supposé.
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