Le président français Emmanuel Macron a jugé ce vendredi « choquant et scandaleux » la valeur « astronomique » du salaire du président exécutif du groupe automobile Stellantis, le Portugais Carlos Tavares, et s’est dit favorable à des « plafonds » salariaux au niveau de l’Union européenne.
« Nous devons mener le combat [ao nível] pour que nous obtenions des compensations qui ne peuvent pas être illégales », a déclaré Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, lors du second tour de l’élection présidentielle du 24 avril.
S’adressant à la radio France Info, le président français a défendu qu’il faut avancer dans la fixation de « plafonds » de versements salariaux, par une gouvernance au niveau européen « qui rend les choses acceptables, sinon la société va exploser à un moment donné ».
Il s’agit de l’augmentation de la rémunération pour 2021 du président exécutif du groupe automobile Stellantis, le Portugais Carlos Tavares, à 19,1 millions d’euros, un sujet controversé qui est entré dans la politique française.
Dans un communiqué, le groupe automobile (né en 2021 de la fusion de Peugeot-Citroën avec Fiat-Chrysler) annonce que ce mercredi lors de l’assemblée générale, les actionnaires ont voté à 52,1% contre 47,9% contre le rapport sur les rémunérations. Dans ce cas, le vote de l’actionnaire est consultatif.
« Ici on a des valeurs astronomiques et sans les encadrer dans une fourchette il faut arriver à mettre un plafond, si on le fait au niveau européen ça peut marcher », a déclaré le chef de l’Etat français, rappelant que le groupe automobile Stellantis a son conseil d’administration et son siège social aux Pays-Bas.
Ce que la France en tant que pays peut faire, comme elle l’a fait avec l’impôt minimum et la lutte contre l’évasion fiscale, selon Emmanuel Macron, c’est « persuader les partenaires européens de mettre en œuvre une réforme qui leur permettra de vérifier à un moment donné si la rémunération des dirigeants » des entreprises de l’Union européenne (UE).
Adversaire d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle française du 24 avril, la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, s’est également exprimée sur le salaire du président exécutif du groupe automobile Stellantis dans des déclarations à la chaîne d’information française BFMTV : « De Bien sûr, c’est choquant, c’est encore plus choquant quand ce sont les entrepreneurs qui mettent leur entreprise en difficulté. »
Les millions d’euros de primes attribués pour l’année 2021 aux dirigeants du groupe automobile Stellantis sont contestés par les actionnaires, les syndicats et même politiquement, à quelques jours du second tour de l’élection présidentielle française.
La performance de Stellantis en 2021 a été exceptionnelle, ce qui devrait voir le président exécutif Carlos Tavares recevoir un total de 19 millions d’euros dans le cadre de l’exercice des fonctions d’administrateur.
Pour autant, le groupe Stellantis, qui n’a pas souhaité commenter les déclarations de Macron, a rappelé qu' »en moins de huit ans, le groupe PSA – Peugeot Citroën est passé d’une situation de quasi-faillite à la position d’entreprise leader de son secteur dans le monde ». . » grâce à la fusion avec FCA – Fiat-Chrysler, un projet porté par le portugais Carlos Tavares.
Malgré tout, la rémunération de Carlos Tavares, « variable à 90% selon les résultats », reste inférieure à celle de ses homologues nord-américains chez GM (General Motors) ou Ford, selon le groupe Stellantis.
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