Par
Tito Guarnière
| 7 janvier 2023
Cette colonne reprĂ©sente l’opinion de l’auteur et non Jornal O Sul.
Jornal O Sul adhère aux principes Ă©ditoriaux de pluralisme, d’impartialitĂ©, de journalisme critique et d’indĂ©pendance.
Lula a achevĂ© la formation de son gouvernement dans les dĂ©lais. C’est un dĂ©fi passionnant de dĂ©finir le modèle, former l’Ă©quipe, considĂ©rer et pointer les noms, considĂ©rer tout le monde – nouveaux collègues, partis, secteurs de l’Ă©conomie, proportionnalitĂ© raciale et de genre, reprĂ©sentations rĂ©gionales. En mĂŞme temps, les choix doivent s’inscrire dans la logique de formation de l’appui parlementaire. Pour cette raison stratĂ©gique, il est possible et probable que l’Ă©quipe ministĂ©rielle inclue mĂŞme des noms qui n’ont mĂŞme pas votĂ© pour Lula.
C’est de la science, de l’art et du hasard. La sĂ©natrice Simone Tebet rĂŞvait d’un ministère du DĂ©veloppement social, mais s’est rĂ©veillĂ©e avec un ministère de la Planification dessĂ©chĂ©. Deux nouveaux ministres du PT, dĂ©jĂ nommĂ©s et invitĂ©s Ă travailler dans leurs ministères respectifs, n’ont pas Ă©tĂ© invitĂ©s, pour ainsi dire, Ă la dernière minute : ils ont dĂ» modifier leurs plans pour s’adapter aux commoditĂ©s et aux besoins d’un soutien parlementaire dans le nouveau gouvernement.
Il fallait s’attendre Ă ce que Lula porte une attention particulière aux pasteurs des Ă©glises Ă©vangĂ©liques – qui ont massivement lancĂ© contre lui une campagne peu digne des vertus chrĂ©tiennes. Jusqu’Ă ce que le nouveau prĂ©sident s’y essaie, en choisissant trois Ă©vangĂ©liques dans l’Ă©quipe ministĂ©rielle : Jorge Messias (Bessias), Marina Silva et Daniela do Waguinho. Mais la banque Ă©vangĂ©lique agit comme un parti politique et a dĂ©jĂ prĂ©venu que ces ministres ne les reprĂ©sentent pas.
La pression vient de partout, de ceux qui ont tout le mĂ©rite – cursus, capacitĂ©, loyautĂ©, affinitĂ© politique et idĂ©ologique – et de ceux qui, par impudence et opportunisme et, dans un rituel rĂ©pĂ©tĂ© tous les quatre ans, se prĂ©sentent aussi Ă la demander.
Ainsi, dans les jours prĂ©cĂ©dant l’inauguration, la capitale de la RĂ©publique, Brasilia, devient un environnement passionnant, plein d’informations et de contre-informations, dans lequel les paris se concentrent sur le nom de quelqu’un, qui perd alors sa substance et disparaĂ®t du radar. . . Au grĂ© des coulisses et des nouvelles de la presse, sur la grande scène Ă la fois sombre et illuminĂ©e, les protagonistes du jeu vivent une expĂ©rience unique, qui n’est pas dans les livres et ne s’achète pas en parapharmacie.
Une construction aussi compliquĂ©e peut-elle rĂ©ussir ? Au BrĂ©sil, il y a 37 ministères, aux États-Unis il n’y en a que 15 ; au Royaume-Uni 22, mais en France il y en a 41 et au Canada 38. Ă€ première vue, un plus petit nombre de ministères semblent avoir plus de fonctionnalitĂ©s. Mais il n’y a aucun moyen de le savoir, ce n’est pas une recette de gâteau.
Il faudrait un projet gouvernemental cohĂ©rent et intĂ©grĂ©, peut-ĂŞtre un projet national. Mais cela n’existe pas et – Ă proprement parler – n’a jamais existĂ© au BrĂ©sil. C’est une suite de promesses de campagne, un peu dĂ©cousues, gardant peu de cohĂ©rence et d’intĂ©gritĂ© entre elles. Tout se fait actuellement sous la primautĂ© du gouvernement, dans le modèle de parti fragmentĂ© du BrĂ©sil, dans lequel aucun des partis seuls n’a les conditions pour gouverner.
Ă€ la fin de la constitution et de la phase de formation du gouvernement, Lula s’est très bien comportĂ©. Mais si le gouvernement sera bon, le temps — le seigneur de la raison — le dira.
Cette colonne reprĂ©sente l’opinion de l’auteur et non Jornal O Sul.
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