Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré en de très nombreux mots que l’objectif de la Russie en envahissant l’Ukraine est de mettre fin à « l’ordre unipolaire » des États-Unis. La grande ambition de la Russie est de créer un « nouvel ordre mondial ». S’il y avait eu des doutes, ils auraient été levés une fois pour toutes.
Au milieu du XXIe siècle, il pourrait même sembler impossible qu’un humain trouve encore acceptable la mort d’humains (Ukrainiens et Russes) au nom de la création d’un « ordre mondial » déconnecté du contrôle des États-Unis. Mais la vérité est que même le 21e siècle ne nous a pas apporté le niveau de sophistication intellectuelle nécessaire pour mettre fin à des monstruosités comme celle-ci. Nous avons donc une énorme marge de progrès civilisationnel devant nous.
Pour l’instant, nous nous retrouvons avec l’échiquier mondial actuel. Les pièces d’échecs ont bougé. A ce stade, l’avantage est clairement du côté du groupe tripartite Chine, Russie et Inde.
Du côté ouest, le mouvement le plus récent du « jeu » Macron a laissé le « roi » des États-Unis plus sans protection. Cela semble avoir été une mauvaise décision du président français. N’oublions pas que les États-Unis, certes ultra-capitalistes, sont du côté du conseil qui condamne avec véhémence la barbarie au nom de leurs intérêts propres ou collectifs. De ce côté-ci, il y a une apologie du dialogue et de la diplomatie. Puisqu’il y a deux côtés disparates sur cette question, adopter une position de plus grande neutralité est un signe ambigu.
De l’autre côté de l’échiquier, le « King » (la Chine) est de plus en plus protégé. Une « Tour » (Corée du Nord) sera bientôt ajoutée.
Emmanuel Macron prend-il stratégiquement ses distances avec les États-Unis pour ne pas perdre la capacité de dialogue et de négociation avec la Russie et la Chine ?
Ou le président français, actuel leader de l’Europe, soucieux de ses propres intérêts, s’éloigne-t-il du parti dont la tendance hégémonique semble s’inverser, tout en se rapprochant du parti qui semble de plus en plus globalement dominant ? ?
Attendons maintenant de voir si Macron nous surprend positivement dans cette histoire de création d’un « nouvel ordre mondial ».
Le doute ne s’estompera pas de sitôt. Il est certain que dans une partie d’échecs seules deux couleurs se font face. C’est ainsi depuis au moins cinq cents ans dans ce jeu de stratégie. Mais la politique sera toujours politique.
Le Portugal a des raisons d’être en retard face à Macron. Le président français n’a cessé d’encourager la possibilité d’interconnexions gazières et électriques entre la péninsule ibérique et l’Europe. Ces connexions sont vitales pour l’avenir de l’économie portugaise. Malgré tout, un certain cynisme a toujours été reconnu dans cette position d’Emmanuel Macron. Seul le lobby nucléaire dicte les règles en France. Et selon ces règles, les interconnexions intéressant le Portugal sont incompatibles avec les intérêts énergétiques français.
Attendons maintenant de voir si Macron nous surprend positivement dans cette histoire de création d’un « nouvel ordre mondial ».
Pour l’heure, la dernière initiative du leader franco-européen nous laisse beaucoup de réserves.
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