Le président français Emmanuel Macron, pour sa première visite dans les régions du pays depuis le début de l’année, a été reçu par une population protestant contre la réforme des retraites et d’autres carences de la fonction publique. Ce jeudi (20), un millier de personnes occupent la place de la mairie de Ganges, au nord de Montpellier (sud), deux heures avant la visite de Macron dans une école, où il annonce des fonds pour l’éducation. Hier, il a été insulté et hué lors d’un passage en Alsace (est).
Le président français Emmanuel Macron, pour sa première visite dans les régions du pays depuis le début de l’année, a été reçu par une population protestant contre la réforme des retraites et d’autres carences de la fonction publique. Ce jeudi (20), un millier de personnes occupent la place de la mairie de Ganges, au nord de Montpellier (sud), deux heures avant la visite de Macron dans une école, où il annonce des fonds pour l’éducation. Hier, il a été insulté et hué lors d’un passage en Alsace (est).
Macron se rendra jeudi dans le Gange accompagné du ministre de l’Education Pap Ndiaye. Des représentants de centrales syndicales, dont la CGT, l’Unsa et la FSU, ont tenté de bloquer l’entrée du collège Louise-Michel, où le président prononce un discours, mais ont été dispersés par la police, qui a lancé des bombes lacrymogènes. Sur des affiches et des banderoles, les habitants de la ville demandent la démission du président de la République et la mise en place d’une Assemblée constituante. L’électricité à l’école a été coupée, suite à un boycott des électriciens de la région en raison de la visite de Macron.
Pour de nombreux Français, le climat de mécontentement social et politique suscité par la réforme des retraites s’est transformé en crise de la représentation démocratique. Le dirigeant de centre-droit rejette avec véhémence cette interprétation des événements. Cependant, l’utilisation d’articles constitutionnels qui permettent au gouvernement de légiférer en dehors du parlement, comme cela s’est produit avec le relèvement de l’âge de la retraite à 64 ans, a alimenté le débat sur les limites de l’actuelle constitution française, qui date de 1958. se renforce.
A Ganges, le représentant local CGT Mathieu Guy voit la visite de Macron comme une provocation. « Ça ne répond pas à la question des retraites et maintenant il se promène dans le pays en parlant d’autres choses », s’insurge le syndicaliste. Des femmes portaient une banderole réclamant la réouverture de la maternité publique de cette ville de 4 200 habitants. L’établissement a été fermé par le ministère de la Santé, qui considérait la faible taux d’occupation des lits coûteux pour l’état.
Ce jeudi, les principaux journaux français ont enregistré le soulèvement de la population contre un président qui dénigre le dialogue avec les syndicats et l’appelle à ne pas mettre en œuvre la réforme de la sécurité sociale. Dans tout le pays, Macron a été la cible de huées et de coups. Hier, il a également été accueilli par des manifestants en colère dans la petite ville de Muttersholtz en Alsace.
Le journal Libération critique la réponse du président qui, contrairement aux promesses de calmer la situation, continue de minimiser l’aversion de la population pour cette forme de gouvernement, jugée autoritaire, selon le véhicule. « Ce ne sont pas les casseroles qui feront avancer la France », a déclaré le chef de l’Etat aux journalistes couvrant la visite en Alsace, avant d’ironiser : « Mais on peut aussi relancer la filière casserole, qui ne produit pas assez ».
Libération dit Macron voit le soulèvement populaire comme « un mauvais moment qui va se terminer », en espérant « que les Français passent bientôt à autre chose ». Il affirme que l’échec ne l’empêchera pas de descendre dans la rue, « sans admettre que son impopularité restreint sa liberté de mouvement », selon le journal.
Blackout en signe de protestation contre les visites
Le journal intime Le Parisien pointe le boycott des habitants de Muttersholtz au président. Tout comme à l’école du Gange, Macron a subi hier une coupure de courant lors de sa visite d’une usine spécialisée dans la construction de structures en bois dans l’est du pays. Les lumières se sont éteintes, mais pas par malchance. Macron a été informé que la Fédération nationale des mines et de l’énergie avait coupé l’électricité à toute la municipalité pour protester contre son arrivée.
Plus tard, à Sélestat, une commune voisine, le chef de l’Etat a tenté de serrer la main de certains habitants. « Tu vas bientôt tomber », a lancé un homme. « Nous vous avons demandé un spectacle de réconciliation et nous ne le voyons pas venir », a répondu une jeune femme.
Interrogé à nouveau par la presse, Macron a déclaré s’attendre à ce genre de réaction : « Cela ne m’empêche pas de continuer à parcourir le pays », a-t-il déclaré. Lorsqu’il a de nouveau tenté de s’approcher de la foule en fin d’après-midi, le chef de l’Etat a de nouveau été hué et a dû faire demi-tour. « Nous ne pourrons pas parler ici », a-t-il justifié.
Le Parisien montre la fin de la visite du président en Alsace. Dans un ultime effort pour saluer une coiffeuse et mère de famille, ainsi que leurs deux enfants, Macron a dit aux petits : « Tiens-toi bien », mettant fin à une journée stressante. « Il en reste 98 », rappelle le rapport, faisant référence à à la déclaration télévisée du président lundi dernier (17), donnant une fenêtre de 100 jours pour apaiser le soulèvement.
Rapprochement des populations : équation complexe
Le journal Le Figaro fustige l’insistance du chef de l’Etat à « essayer de convaincre » les Français de la nécessité à tout prix de la réforme controversée des retraites. « Combien de personnes vont changer d’avis avec un contact direct du président? » Le quotidien se montre sceptique quant à l’initiative, rappelant que l’Alsace vote traditionnellement pour des hommes politiques de droite. Actuellement, la région est gouvernée par des représentants du parti au pouvoir.
Macron veut montrer la continuité de son gouvernement, « mais l’équation est complexe », souligne-t-il Le Figaro. Dans une interview au journal, le spécialiste de la communication politique Arnaud Benedetti, professeur à l’Université Paris-Sorbonne, a déclaré que les images du président hué « pourraient encore accentuer la distance entre les gens ». « C’est une situation difficile, juste un an après la La réélection de Macron« , conclut le texte.
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