« État de l’Union » : Macron teste l’unité européenne face à la Chine

Les arguments du président français sur le fait que l’Europe ne devrait pas toujours suivre la position américaine, y compris sur la question de la sécurité à Taïwan, n’ont plu ni au gouvernement de Washington ni à certains de leurs homologues européens.

Cette semaine a été marquée par une polémique diplomatique suite au voyage du président français en Chine. Emmanuel Macron s’est déplacé en compagnie de la présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen pour tenter de démontrer l’unité de l’Union européenne (UE) par rapport au gouvernement de Pékin, mais certains des propos qu’il a tenus devant la presse, à propos de son retour, montrent qu’il n’y a peut-être pas de consensus total.

Les arguments de Macron selon lesquels l’Europe ne devrait pas toujours suivre la ligne américaine, y compris sur la question de la sécurité à Taïwan, n’ont pas été bien accueillis par le gouvernement de Washington ou certains de leurs homologues européens.

Les diplomates français ont tenté de limiter les dégâts, mais Macron a de nouveau déclaré publiquement qu’il s’en tenait à ce qu’il avait dit aux journalistes dans l’avion de retour à Paris.

« La France soutient le statu quo existant à Taïwan. La France soutient la politique « Une Chine » dans la recherche d’une solution pacifique. C’est la position des Européens et elle a toujours été compatible avec le rôle d’allié. Mais c’est précisément là que je insister sur l’importance de l’autonomie stratégique. Etre allié ne veut pas dire être vassal. Ce n’est pas parce qu’on est alliés qu’on fait tout ensemble qu’on n’a plus le droit de penser seuls. » , a expliqué le président français lors une conférence de presse.

Pendant ce temps, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock s’est également rendue en Chine et a exprimé sa solidarité avec Emmanuel Macron, notant que le président français avait « réaffirmé que la politique de la France envers la Chine est le reflet de la politique de l’UE envers la Chine ».

Pour analyser ce sujet, euronews a interviewé Zsuzsa Anna Ferenczy, chercheuse à l’Institute for Security and Development Policy et auteur du livre « L’Europe, la Chine et les limites du pouvoir normatif ».

« Il n’y a pas d’unanimité au sein de l’UE lorsqu’il s’agit de déterminer comment faire face aux menaces émanant de la Chine, qu’il s’agisse de valeurs économiques, commerciales ou politiques, du manque de transparence et de gouvernance démocratique de la Chine, ainsi que de la menace posée par la Chine dans son -la désinformation active et l’utilisation de divers outils pour saper la démocratie », a-t-il expliqué.

« Les États membres de l’UE agissant individuellement – que ce soit la France, l’Allemagne ou tout autre pays – lorsqu’ils préfèrent traiter directement avec la Chine et ne parviennent pas à soutenir efficacement la convergence finissent par nuire à l’UE », a-t-il ajouté.

(Regardez l’intégralité de l’interview vidéo)

Victorine Pelletier

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