Le président Luiz Inácio Lula da Silva organisera une réunion avec 10 autres présidents de pays sud-américains mardi prochain (30) au Palais Itamaraty de Brasilia. Les chefs d’État de l’Argentine, de la Bolivie, du Chili, de la Colombie, de l’Équateur, de la Guyane, du Paraguay, du Suriname, de l’Uruguay et du Venezuela ont confirmé leur présence.
Le seul absent au niveau présidentiel est le Pérou, dont la présidente, Dina Boluarte, n’a pas pu assister à la réunion en raison d’obstacles juridiques internes au pays. Le Pérou traverse une grave crise politique depuis l’éviction de l’ancien président Pedro Castillo à la fin de l’année dernière. A sa place se trouvera le président du conseil des ministres du pays, Alberto Otárola, une sorte de premier ministre. La Guyane française ne participe pas car c’est un territoire d’outre-mer de la France.
La rencontre avait déjà eu lieu annoncé au début du mois pour le gouvernement. Une réunion de cette taille n’a pas eu lieu depuis au moins sept ans. « L’objectif principal de cette réunion est de renouer le dialogue avec les pays d’Amérique du Sud, qui s’est fortement écourté ces dernières années et qui est une priorité du gouvernement Lula. Nous sommes conscients qu’il existe une différence de vision et des différences idéologiques entre les pays, mais il [Lula] veut réactiver ce dialogue basé sur des dénominateurs communs avec les pays », a déclaré l’ambassadrice Gisela Padovan, secrétaire pour l’Amérique latine et les Caraïbes au ministère des Affaires étrangères (MRE). Gisela s’est adressée à la presse lors d’une conférence de presse ce vendredi (26), lorsqu’elle a présenté des réflexions générales sur le sommet.
Bien que le gouvernement brésilien ne fasse pas de proposition spécifique, les présidents devraient discuter de moyens plus concrets pour étendre l’intégration, y compris la possibilité d’établir ou de restructurer un mécanisme de coopération sud-américain, qui impliquerait toutes les nations dans le rapprochement de la région. Actuellement, il n’y a pas de bloc avec ces attributs.
Fondée en 2008, lors du deuxième mandat du président Lula, l’Union des nations sud-américaines (Unasur) s’est désintégrée au fil du temps, au milieu des changements de gouvernement dans plusieurs pays, et n’en rassemble plus que sept : le Venezuela, la Bolivie, la Guyane, le Suriname, Pérou, ainsi que l’Argentine et le Brésil], qui est récemment revenu dans le groupe. Le Brésil est également revenu cette année dans la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), mais le bloc est plus large que les frontières sud-américaines.
« Comme vous le savez, ces dernières années, il y a eu une sorte de fragmentation dans ce concert purement sud-américain. Le but de cette initiative est de réunir la région avec tous ses pays », a souligné l’ambassadeur. Selon elle, des questions telles que la santé, le changement climatique, l’inflation et les prix alimentaires élevés, le retour de la pauvreté et de la faim rendent d’autant plus pertinentes des actions plus coordonnées entre les pays d’Amérique du Sud.
« retraite » informelle
La méthodologie de la rencontre prévoit avant tout la rencontre des points communs des positions présidentielles, ainsi que la mise en place d’un ordre du jour qui pourrait être entamé plus tôt. Cet agenda comprend la lutte contre le crime organisé, les projets d’infrastructure, l’environnement et le changement climatique. De ce fait, le format du dôme sera le moins protocolaire possible.
L’invitation aux pays voisins parlait même d’une sorte de « retrait » des présidents pour approfondir le dialogue. Il y aura deux séances. Le mardi matin, chaque chef d’Etat prononce un discours, avec un thème libre. Puis ils vont déjeuner. Dans l’après-midi, ils reprennent la conversation pour un dialogue informel, « dans une séance de travail plus libre et plus détendue », comme le décrit Gisela.
Les présidents qui restent à Brasilia mardi soir assisteront à un dîner offert par Lula au Palais Alvorada, la résidence officielle. Même une déclaration finale de la réunion n’est pas prévue, selon le ministère des Affaires étrangères.
Le palais d’Itamaraty n’a pas encore confirmé les probables rencontres bilatérales que le président Lula aura avec certains de ses homologues présents au sommet, mais elles pourraient avoir lieu dès lundi (29 mai), lorsque les délégations à Brasilia commenceront à arriver.
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