Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a entrepris un voyage de deux jours en Chine ce dimanche (18) pour apaiser les tensions bilatérales entre les deux pays. Il s’agit de la première visite d’un secrétaire d’État américain en Chine depuis 2018.

Blinken a rencontré le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang dans un palais des anciens jardins Diaoyutai de Pékin. Les deux hommes ont foulé un tapis rouge et se sont serré la main devant les drapeaux de leurs pays respectifs sans commentaire.

Aucune des deux puissances ne s’attend à des progrès majeurs sur des questions épineuses, mais l’objectif est d’entrer dans un dégel diplomatique et de maintenir le dialogue pour gérer « de manière responsable » la relation bilatérale, a déclaré le département d’Etat.

Avant de voyager, Blinken était optimiste, déclarant que l’objectif est « d’ouvrir des lignes de communication directes afin que nos deux pays puissent gérer la relation de manière responsable, notamment en faisant face à certains défis et erreurs et en évitant les erreurs de calcul ».

« La priorité est de renforcer la communication entre ces deux puissances géopolitiques », souligne Jérémy Ghez, professeur d’économie et de relations internationales à HEC. « Cela signifie que les deux grandes puissances internationales veulent poursuivre le dialogue. C’est extrêmement important, car l’histoire nous a appris que lorsqu’il y a des tensions géopolitiques entre deux puissances qui ne se parlent pas, le risque d’incompréhension et de mauvaise interprétation est énorme et peut avoir des conséquences dramatiques », explique l’expert dans un entretien à RFI. .

Le président américain Joe Biden a déclaré qu’il avait hâte de rencontrer le dirigeant chinois Xi Jinping après leur réunion prolongée à Bali en novembre en marge du sommet du G20. « J’espère revoir Xi dans les mois à venir et nous pourrons parler des différences légitimes que nous avons, mais aussi de la façon dont il y a des domaines où nous pouvons nous comprendre », a ajouté le chef de la Maison Blanche.

Les deux dirigeants pourraient se rencontrer lors du prochain sommet du G20 à New Delhi en septembre. M. Xi a également été invité à se rendre à San Francisco en novembre pour le Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC).

L’un des principaux points de discorde entre les deux pays est le commerce et la question de l’île démocratique autonome de Taïwan, que Pékin considère comme faisant partie de son territoire.

La Chine a organisé l’année dernière des manœuvres majeures autour de Taïwan qui ont été considérées comme des répétitions d’une invasion après que la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi s’est rendue sur l’île en août. La visite de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen aux États-Unis a également incité Pékin à organiser trois jours d’exercices militaires en avril.

Avant la visite de Blinken, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré que les États-Unis devraient « respecter les principales préoccupations de la Chine » et coopérer avec Pékin. « Les États-Unis doivent renoncer à l’illusion de traiter avec la Chine « en position de force ». La Chine et les États-Unis doivent développer leurs relations sur la base du respect mutuel et de l’égalité, dans le respect de leurs différences », a-t-il exhorté.

Blinken est le plus haut responsable américain à se rendre en Chine depuis son prédécesseur Mike Pompeo, qui a ensuite dirigé la politique de confrontation de l’ancien président Donald Trump avec Pékin, en octobre 2018. L’administration Biden a maintenu sa ligne dure et est allée encore plus loin que le gouvernement précédent sur certains problèmes, par exemple l’imposition de contrôles à l’exportation pour restreindre l’achat et la production de puces haut de gamme en Chine.

Mais dans d’autres domaines, comme la lutte contre le changement climatique, Biden a tenté de travailler avec la Chine.

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