« Je ne suis toujours pas en moi, j’ai l’impression de rêver »» a déclaré une ancienne enseignante de 28 ans à son arrivée à Paris. À Kaboul, les talibans « lui ont demandé d’arrêter d’enseigner » et l’a menacée d’arrestation si elle entrait en contact avec ses élèves, a-t-il ajouté.
Lorsque les talibans sont arrivés au pouvoir à l’été 2021, De nombreuses femmes afghanes ne pouvaient pas voyager par avion vers les pays occidentaux et ont dû fuir l’Afghanistan par elles-mêmes et chercher refuge au Pakistan voisin.
Particulièrement exposé et menacé par le régime talibanles femmes arrivées aujourd’hui en France ont en commun la place importante qu’elles occupaient à l’époque dans la société afghane: ancien directeur d’université, consultant d’ONG, présentateur de télévision ou enseignant dans une « école secrète de Kaboul ».
« Selon les instructions du président de la République, une attention particulière est portée aux femmes qui sont menacées par les talibans parce qu’elles occupent des postes importants dans la société afghane (…) ou ont des contacts étroits avec des Occidentaux. C’est le cas des cinq femmes arrivées aujourd’hui. »a interrogé Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), organisme dépendant du ministère de l’Intérieur, à l’agence de presse France Presse.
Opération Effacer – exfiltration des Afghans vers la France
Dans un premier instant, ces femmes seront hébergées dans un « centre de transit » en région parisienne, enregistré comme demandeur d’asile et placé en hébergement « longue durée », tandis que l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) analyse et tranche sur leurs dossiers, explique Didier Leschi.
« L’opération ‘Apagan’ (exfiltration des Afghans vers la France) se déroule en silence », a-t-il ajouté.
Après la chute du gouvernement le 15 août 2021 et la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays qui en a résulté, Le président français Emmanuel Macron a promis que la France serait « aux côtés des femmes afghanes ».en pleine opération d’évacuation.
Il a alors autorisé une mission d’évacuation depuis l’Afghanistan.en envoyant des moyens aériens, appelé Opération effacer, réalisé par le ministère français des Armées, en étroite coordination avec le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères.Selon les autorités françaises, plus de 15 000 personnes ont été évacuées entre le printemps 2021 et fin juillet 2023.
Dans le cadre de l’opération « Apagan », il s’agit de la première opération d’évacuation des femmes afghanes du Pakistan vers la France, que leurs partisans attendaient depuis longtemps. est « probablement répété si d’autres femmes présentant ce profil ont trouvé refuge au Pakistan »a confirmé Didier Leschi.
Selon Delphine Rouilleault, directrice générale de l’association humanitaire FranceTerre d’Asiledont le centre les hébergera dans un premier temps, L’arrivée de ces femmes est une « bonne nouvelle », mais pas « le résultat d’une décision politique », mais « durement combattue » par des militants qui se sont battus « pour obtenir des visas » pour ces femmes.
Des centaines de femmes afghanes négligées
L’association existe depuis plusieurs mois FranceTerre d’Asile soutient ces demandes d’évacuation et appelle à un « un programme d’invités ad hoc plus large » pour aider les « centaines » de femmes afghanes « cachées » au Pakistan, dit Delphine Rouilleault.
Malgré le soutien promis par le président français deux ans plus tard « Les femmes, en particulier les femmes célibataires qui n’ont pas les compétences relationnelles nécessaires, ont été largement négligées »déplore le groupe Accueilir les Afghansréalisé par des journalistes, dans un article publié dans le journal français Le mondefin avril.
« Aujourd’hui, il ne leur reste que des initiatives ponctuelles, souvent menées à distance par des journalistes, des chercheurs et des organisations, pour leur permettre de quitter l’Afghanistan au coup par coup. »déplore le groupe qui demande au gouvernement français de le créer un programme de secours humanitaire d’urgence.
« Un système d’asile féministe est donc possible », Solène Chalvon-Fioriti, coordinatrice du groupe Accueillir les Afghanes, a déclaré dans un post sur son compte X, anciennement Twitter.
« Ils n’ont rien »a déclaré Najla Latif, l’une des femmes afghanes évacuées après être devenue la première femme à diriger une université du pays.
« Nous n’avions plus d’avenir en Afghanistan »il s’est plaint à son arrivée en France.
« Merci au gouvernement français d’avoir montré que c’était possible. La prochaine étape est d’abandonner la démarche IV et de créer un véritable verrou humanitaire pour ces femmes afghanes »a déclaré l’ancienne ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem, actuelle présidente de l’association. FranceTerre d’Asileresponsable du centre qui accueillera ces femmes.
Même si les réalisations des militants et défenseurs des droits humains constituent une lumière au bout du tunnel, on ne sait pas encore si l’évacuation de lundi sera suivie par d’autres. L’agence a été contactée France Presse (AFP), ni le Quai d’Orsay ni l’Élysée n’ont refusé de commenter.
Les associations – comme France Terre d’asile – appelez Paris à changer de cap et à créer un couloir humanitaire pour les femmes, déplorer que le gouvernement français n’ait pris aucune position, rompant avec « l’implication de la France » dans l’opération.
avec les agences
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