Breakingviews – Le président de la SEC devient un jouet politique à ses dépens

Le sceau de la Securities and Exchange Commission des États-Unis est accroché au mur du siège de la SEC à Washington, le 24 juin 2011. REUTERS/Jonathan Ernst Obtenir les droits de licence

SAN FRANCISCO (Reuters Breakingviews) – Le chef de la Securities and Exchange Commission des États-Unis s’est accidentellement tiré une balle dans le pied politique. La nomination de Jay Clayton au poste de procureur américain est en difficulté au milieu d’une querelle à propos du poste. Les démocrates estiment que l’ancien avocat d’affaires risque de devenir le pion du président Donald Trump dans des enquêtes non désirées. Ses liens avec Wall Street lui ont également fait mal. Cette nomination menace de saper le bon travail de Clayton.

Le président de la SEC, aux manières douces, a échappé à la controverse à Washington et s’est progressivement bâti une réputation de régulateur compétent depuis son entrée en fonction en 2017. L’ancien avocat spécialisé dans les fusions et acquisitions et les marchés de capitaux a consacré son mandat aux escroqueries contre les investisseurs particuliers et à la répression des crypto-monnaies. Il a affronté le PDG de Tesla, Elon Musk, via des tweets pour privatiser le constructeur de voitures électriques, ce qui lui a valu les bonnes grâces de l’opinion publique. La semaine dernière, Hertz Global, en faillite, a abandonné son projet de vendre des actions après que la SEC ait exprimé ses inquiétudes.

C’est le travail que doit faire l’organisme de surveillance basé à Washington. Mais vendredi soir, Clayton, apolitique, a été plongé dans la tempête politique du Beltway. Le procureur général William Barr a annoncé à la surprise que le principal procureur américain à Manhattan, Geoffrey Berman, avait démissionné et que Trump avait nommé Clayton pour le remplacer. Berman a refusé de démissionner jusqu’à ce que Barr déclare que son remplaçant prendrait le relais, même si la nomination de Clayton est intacte.

Même sans drame, la nomination de Clayton serait extraordinaire. Certes, il a de l’expérience dans l’application des lois civiles à la SEC. Mais il n’est pas avocat plaidant et n’a aucune expérience en tant que procureur. Le traitement des affaires pénales représente une grande partie du travail, en particulier lorsqu’il s’agit de poursuites liées au terrorisme et à la mafia. Et le district sud de New York enquête spécifiquement sur les associés de Trump, notamment l’avocat personnel du président, Rudy Giuliani, dont les relations commerciales avec l’Ukraine sont sous surveillance, et la Deutsche Bank, un ancien client de Clayton, qui fait l’objet d’une enquête pour blanchiment d’argent.

Dans le marais de Washington, Clayton avait réussi à obtenir des résultats. Sa nomination au poste de procureur américain, qui nécessite la confirmation du Sénat, pourrait ne pas avoir lieu après que ses deux sénateurs d’origine, Chuck Schumer et Kirsten Gillibrand, l’aient appelé à se retirer. Mais même se laisser entraîner dans ces pitreries politiques risque de ternir un mandat par ailleurs solide à Washington.

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Victorine Pelletier

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