Si la Pologne a décidé de signer un contrat pour les petits réacteurs nucléaires, l’offre de la France pour les gros réacteurs reste valable. Les discussions avec Paris sont toujours en cours et les premiers contrats seront signés au milieu de cette année.
Ils sont plus d’une dizaine à vouloir construire dans le pays sur la Vistule, mais la construction des réacteurs SMR est déjà entre les mains des Américains. Des offres pour les grands réacteurs doivent également être soumises par la France, la Corée du Sud et le Japon. Cependant, Paris peut gagner cette course en raison d’intérêts politiques communs.
Ce n’est un secret pour personne que le président Andrzej Duda entretient d’excellentes relations avec Emmanuel Macron. De plus, il y a des rencontres régulières entre Mateusz Morawiecki et Marine Le Pen. D’autres réunions sont prévues, par exemple dans le cadre de l’OSCE. A noter qu’en raison de la politique agressive de la Fédération de Russie, la République française est régulièrement citée parmi les alliés avec lesquels il convient de nouer de bonnes relations.
Choisir un atome de France soulignerait l’importance des intérêts franco-polonais, en mettant l’accent sur la coopération au sein de l’Union européenne et de l’OTAN. C’est aussi une base pour un nouveau resserrement des relations, qui pourrait être crucial, par exemple, dans le cas de la vision de la Pologne de rejoindre les pays du Maghreb ou la région Indo-Pacifique. L’Elysée a beaucoup à offrir, mais la crème de la crème de la politique étrangère française a toujours été un échange bilatéral. La possibilité d’investissements nucléaires en Pologne permet à Varsovie de développer un partenariat avec Paris, qui pourrait être crucial dans les années à venir (avec une moindre implication allemande), notamment au sein de l’UE.
EDF français a proposé au gouvernement polonais de construire jusqu’à six réacteurs. Un projet de cette ampleur décarbonerait 40 % de l’électricité du pays et émettrait jusqu’à 55 millions de tonnes de CO . éviter2 annuel. La première offre présente une gamme d’opportunités pour la Pologne, y compris l’ingénierie, l’approvisionnement et la construction, ainsi que les outils et les matériaux nécessaires pour construire une centrale électrique sur trois sites. Le groupe EDF est un énergéticien actif dans les domaines de la production, du transport, de la distribution, du négoce d’énergie, de la vente d’énergie et des services énergétiques.
A noter qu’EDF a déjà construit deux réacteurs EPR en Chine, en a démarré deux autres en Grande-Bretagne, et n’a cessé de négocier deux autres. Le groupe énergétique français a également envoyé ses offres en Asie et dans d’autres pays d’Europe, dont certaines ont été reçues avec approbation. Six réacteurs seront construits en Inde, et les Tchèques devraient également finaliser l’accord prochainement.
Accepter l’offre de la France serait un pas en avant dans la construction des relations sur le continent et pourrait également restaurer l’alliance Varsovie-Paris. Si l’offre sud-coréenne apparaît comme la plus rentable financièrement, la construction de réacteurs n’est pas seulement une question d’énergie, mais aussi de coopération sur la scène internationale dans les années à venir, notamment dans les domaines politique et sécuritaire.
Dr Alexandre Olech
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