Louise Bourrat a remporté, ce mercredi soir, le treizième temps de « Top Chef » face à Arnaud Delvenne. Elle n’est que la troisième dame à gagner tout au long de l’existence du jeu culinaire de M6. Le premier à partir de 2013 environ.
Encore une fois vers l’arrivée d’une dernière où elle communiquait toute son audace, Louise Bourrat, 27 ans, est devenue, ce mercredi soir, la troisième dame à remporter la rivalité culinaire de M 6, la première débutant vers 2013. Victorieuse face à Arnaud Delvenne, elle empoche la somme de 56.190 euros portant sur 56,19% des suffrages recueillis lors de la dernière occasion.
Elle aura donc cuisiné jusqu’au bout, jusqu’au triomphe. Passage dans l’opposition avec un dessert aux champignons, avec un yaourt glacé à l’ail noir, glissant en grande partie dans ses arrangements de l’anguille fumée qu’elle affectionne tant, dédoublant les arrangements terre-océan, poussant le légume en avant, Louise Bourrat a gagné elle ne s’est pas écartée de la ligne qu’elle trace depuis très longtemps dans la rivalité.
Une ligne sur laquelle elle développe sur le fil, semblable à un funambule, mariage de saveurs invraisemblables. Ce qu’elle a répété en proposant pour cette dernière démonstration de la saison 13 de « Top Chef » un menu qui lui ressemble, éprouvant et percutant, déroutant et gagnant. En ce qui le concerne, Arnaud Delvenne, qui a appris au fil des semaines à attirer sur ses sentiments pour soigner ses assiettes, a fait un pari des plus exemplaires.
Dans les cuisines de Georges V, à Paris, où ce dernier fut enregistré en janvier, Louise enrôla les administrations de Thibaut, Pascal, Elis et Ambroise. En ce qui le concerne, Arnaud a choisi Lilian, Mickaël, Sébastien et Lucie. Des reconstitutions d’associations qui plaisent tant la complicité va de soi.
Glenn Viel pas délicat avec Arnaud
« On va cuisiner avec du feeling, du feeling et de l’innovation », exprime Arnaud pour éperonner ses soldats. Dix heures pour envoyer 80 couverts, c’est une course longue distance où les deux unités s’élancent. Au moment où il voit Louise dans le jus en envoyant le plat, Arnaud se sent libre d’elle. Un des clichés plaisants de ce dernier. Ces deux-là ont remporté ensemble l’occasion « Black Box » et avaient passé la nuit avant les derniers verres à boire. Des compagnons, des vrais. « Je dois m’agenouiller et m’incliner devant lui, tu ne plaisantes pas ! » « répond Louise sur place.
Vers la fin, lorsque les dernières assiettes de cette saison sont envoyées, ils s’embrassent fermement. « Tu es quelqu’un que j’apprécie à mort, je t’ai aidée comme tu m’aurais aidée », lui murmure-t-il avec émotion. Nono le coeur immense pour qui chaque assiette peut être une madeleine de Proust tant il en raconte. Ce qu’il fera dans le futur, évoquant sa Belgique locale et ses souvenirs chers. Il revient ainsi à la moule frite, travaillant la pomme de terre de trois manières, en chips, fumée et en cape claire.
Lilian est responsable de la cuisson des moules, il leur permet de le faire sans surveillance. « C’est trop cuit, peste Glenn Viel, nouveau membre du jury cette saison, c’est pas pratique », dit-il. Par ailleurs, Arnaud pour poursuivre la cuisson, prélevez à la cuillère les coquillages pendant une dizaine de secondes dans de l’eau bouillante. Glenn Viel viendra quelques fois le soutenir ou le mettre en garde. « C’est votre plus grand avantage d’envoyer des volailles énormes, on en mange régulièrement », prévient-il à propos du plat, un waterzooï de poulet cuit à basse température.
« Une cuisine uppercut du début à la fin »
« C’est vrai que tu fais avec ? Vraiment », il est encore choqué quand il découvre qu’Arnaud n’a aucune idée de comment mettre en place la friandise, une tatin revenue au spéculoos. « C’est quotidien dans ta vie, tu ne dois pas passer par là », lui dit-il une fois de plus. Il n’est pas passé, non, malgré une sauvegarde de sa viande un peu en dessous, ses recommandations attirent les auditeurs comme les 80 personnes de la Croix-Rouge accueillies, comme chaque année, à déguster.
Non, c’est au motif que Louise a encore ce petit bonus, ce délire qui l’a mise de côté dès le début, vu par les demoiselles plus établies, Hélène Darroze mais aussi Anne-Sophie Pic ou Dominique Crenn qui a une directive pour elle: « Tu vas continuer à botter le cul », ou « tu vas continuer à tout détruire ». Travail bien fait avec une carte au système rapporté : des fixations uniques de l’entrée au dessert, l’idée étant de se « bousculer » avec un « uppercut » alimentaire du début à la fin.
Sériole crue marinée sur une sauce ponzu truffée et huile de cèpes, tuiles de riz et truffe, l’entrée est éminente. En entrée, un carré de veau grillé sur l’os à l’anguille fumée – sa touche ! – est rejointe par une quenelle de purée de pommes de terre et laitue braisée dans laquelle elle glisse une palourde pochée dans son eau et présentée avec une tartinade d’ail. Pour le dessert, elle ose un changement de son dessert aux champignons de l’épisode principal.
En effet, son menu a créé un tollé. « Vous avez une force qui parfois me manque, vous m’avez beaucoup apporté », lui murmure Hélène Darroze lors des votes des chefs de détachement. Chacun a dix axes à diffuser. Elle lui en donne sept. Etchebest, Pairet et Viel lui accordent chacun 6 focus contre 4 à Arnaud. Au total, 15 focus contre 25, soit à peu près le degré significatif du produit final : 56,19 % pour Louise et 43,81 % pour son adversaire de nuit.
C’est ainsi qu’elle lève la lame d’acier pour devenir la Top Chef 2022, sautant aussitôt dans les bras des anciens candidats. « C’est notre triomphe pour nous tous, ils se sont vraiment attachés pour moi », précise-t-elle devant la caméra. « Cela démontre à quel point la vie surnaturelle peut être », explique le candidat. À quel point vous devez être authentique, libéral envers vous-même et envers les autres et ne pas oublier pourquoi vous faites cela, la cuisine doit être partagée ».
A l’image de ces « treize » qu’elle a encrés sur douze étoiles montantes cette année, la demoiselle à la mèche blanche aura métamorphosé cette treizième saison. De plus, Hélène Darroze simultanément qui, passé ce troisième triomphe de suite – empochant ainsi la moitié des titres depuis la présence des détachements en 2017, devant Philippe Etchebest qui en compte deux et Michel Sarran, un – remporte un tatouage au passage. « Jamais deux sans trois, en supposant que tu gagnes, j’aurai trois petites étoiles encrées », avait-elle lancé à son espoir qu’elle aura comme jamais dans la peau.
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