Monsieur le Gouverneur de la Banque Centrale de France, François Villeroy de Galhau a déclaré que l’institution commencerait à tester une monnaie numérique, en utilisant la technologie de sécurité blockchain, au premier trimestre de l’année prochaine lors d’un événement organisé par l’ACPR, l’autorité française de réglementation des banques et des assurances.
Dans un discours consacré à l’innovation numérique, Villeroy de Galhau a déclaré vouloir que la France prenne en main d’autres pays envisageant de lancer une monnaie numérique, comme la Chine ou la Suède, et soit la première à « la mettre en circulation ».
« Les nécessaires aménagements des règles pour assurer l’environnement de la terre, les prêts à le faire », François Villeroy de Galhau introït l’après-midi les débats à la conférence de l’#ACPR cc @ACPR_actu pic.twitter.com/EmwMOPriwe
— Banque de France (@banquedefrance) 4 décembre 2019
« Nous prévoyons de commencer prochainement à expérimenter la monnaie numérique et nous ouvrirons une candidature de projet (pour les acteurs du secteur privé) d’ici la fin du premier trimestre 2020 », a expliqué le patron de la banque centrale française ajoutant que cette version numérique de l’euro sera dans un premier temps utilisé entre banques et non par des citoyens ordinaires.
Si cela fonctionne et s’il décide d’adopter également la pièce dans le commerce de détail, une « surveillance spéciale » sera nécessaire à un stade ultérieur, a-t-il déclaré.
La digitalisation de la monnaie est une tendance observée partout dans le monde, de la e-krona suédoise à la version numérique du renminbi chinois, et cette digitalisation croissante des paiements est « alimentée par des ‘acteurs’ extérieurs au secteur bancaire ».
Et « ce transfert de pouvoirs » pose « des défis au modèle économique des banques, mais il peut aussi menacer la souveraineté européenne dans la mesure où les technologies sous-jacentes sont largement détenues par des non-européens », a déclaré le gouverneur de la Banque.
Pour Villeroy, il y a certains avantages à mettre en place un euro numérique, comme la garantie que le contrôle de cette monnaie est entre les mains des banques centrales, ce qui contraste avec, disons, le projet libra de Facebook.
En septembre de cette année, sur la fourrière de Mark Zuckerberg, Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a déclaré qu’il bloquerait l’accès de la monnaie à l’Europe car cela menacerait la « souveraineté monétaire » des gouvernements.
Le mois dernier, à Reuters avait déjà laissé entendre que le développement d’une monnaie numérique adossée à la Banque centrale européenne pourrait se faire dans les prochains mois, citant des membres de la BCE, qui ont toutefois mis en garde contre les défis à long terme auxquels la monnaie numérique pourrait être confrontée.
« Ninja des médias sociaux. Organisateur de longue date. Joueur incurable. Passionné de nourriture. Accro au café. »