réaprès, au premier tour des élections présidentielles françaises, la coalition de gauche Nova Uniao Popular Ecológica e Social (NUPES) et la coalition présidentielle Juntos ! (Ensemble !, en français) sont séparés par environ 20 000 voix, Macron a appelé à plusieurs reprises à un « bond républicain » dans ce second tour.
« Rien ne serait pire que de se perdre dans l’immobilisme, dans les blocages et dans les attitudes », a souligné mardi Macron sur la piste de l’aéroport d’Orly, réclamant une « majorité solide », avant de s’élancer pour un périple de trois jours menant à la Roumanie, Moldavie et Ukraine.
Macron a ainsi mis en garde contre un scénario de cohabitation qui, dans le système semi-présidentiel français, dénote des cas où le président de la république et le gouvernement sont issus de deux forces politiques différentes.
Dans ces scénarios, le président perd sa place centrale dans le système politique, sachant que l’article 20 de la Constitution française stipule qu’il appartient au « gouvernement de déterminer et de mettre en œuvre la politique de la nation ».
Macron pourrait ainsi proposer des référendums ou dissoudre l’Assemblée nationale, mais ses pouvoirs seraient principalement limités à ses « domaines exclusifs » : la défense, en tant que « chef des armées » et détenteur de l’arme nucléaire ; et la diplomatie, seule entité habilitée à négocier et ratifier les traités internationaux au nom de la France.
Mais depuis que le calendrier électoral français a été inversé en 2001 – au lieu que les élections législatives se tiennent en mars, avant les élections présidentielles, elles ont eu lieu en juin, deux mois plus tard –, un président de la République française n’a jamais eu affaire à un gouvernement. . d’un autre pouvoir politique, toujours à la majorité absolue.
L’Assemblée nationale a ainsi commencé à « se plier » à la politique du chef de l’Etat – qui contrôle la majorité – et du premier ministre d’être un « associé » de l’Elysée, comme l’a qualifié l’ex-président Nicolas Sarkozy.
Or, après que le leader de la coalition de gauche NUPES, Jean-Luc Mélenchon, a présenté ces élections comme le « troisième tour » de l’élection présidentielle et l’opportunité de choisir le futur Premier ministre – bien qu’il soit nommé par le chef de l’Etat –, le scénario d’une éventuelle cohabitation est revenu dans la vie politique française.
Au total, il n’y a eu que trois sociétés depuis le début de la Ve République en 1958 : entre 1986 et 1988, entre 1993 et 1995, et entre 1997 et 2002.
La première cohabitation de la Cinquième République a eu lieu en 1986, lorsque le président socialiste de l’époque, François Mitterrand, a prêté serment au gouvernement de Jacques Chirac, du parti de centre-droit RPR, qui avait remporté les élections législatives cette année-là à la majorité absolue.
A l’époque, Chirac choisissait tous les ministres de son gouvernement, même si Mitterrand exigeait que ses vues soient prises en compte dans les portefeuilles qui dépendaient de son domaine exclusif, à savoir la Défense et les Affaires étrangères.
En 1993, le scénario se répète : avec Mitterrand toujours président — c’est le chef de l’État français qui a passé le plus de temps à l’Élysée entre 1981 et 1995 — le RPR remporte les élections législatives, avec 84 % des députés, et Édouard Balladur est nommé premier ministre.
Pourtant, dans cette cohabitation – que Balladur considéra comme pacifique des années plus tard – il y eut un grand moment de tension, qui avait à voir avec la reprise des essais nucléaires : pacifiste, Mitterrand avait définitivement arrêté ces essais en 1992, avec le premier ministre vouloir reprendre dans le Pacifique, ce qui a été rejeté par le président.
En 1997, le scénario s’inverse : après que Jacques Chirac, alors président, ait dissous l’Assemblée nationale, c’est à la gauche d’imposer la cohabitation à l’Élysée, en nommant Lionel Jospin Premier ministre, à la tête d’une « coalition issue des la gauche ».
Vingt ans après la fin de cette cohabitation, la NUPES rêve à nouveau d’un scénario de pouvoir à l’Assemblée nationale pour contrer le pouvoir d’Emmanuel Macron.
S’adressant à l’agence Lusa, la porte-parole du Parti socialiste français Dieynaba Diop a rappelé la victoire de la gauche en 1997 pour montrer qu’en ce qui concerne le second tour des législatives de ce dimanche, « tout est possible ».
« Rien n’est écrit. Si vous regardez les sondages de 1997, ils ont tous montré que la gauche allait perdre. Pourtant, au lendemain du second tour, Lionel Jospin est devenu Premier ministre. électeurs que ce sont eux qui détiennent la clé du contrôle », a-t-il souligné.
Le second tour des élections législatives aura lieu dimanche.
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