« Act or Fry » : comment Paris se prépare à des températures de 50°C à l’avenir | Monde

Aux heures de forte chaleur, les Parisiens se rafraîchissent dans les fontaines des jardins du Trocadéro. — Photo : AP/Christophe Ena AP – Christophe Ena

La ville de Paris envisage désormais de faire face à un scénario dans lequel, en raison du changement climatique, des températures proches de 50°C pourraient ne plus être rares dans les décennies à venir. Un rapport présente des lignes d’action avec lesquelles la Ville Lumière peut se préparer au pire.

Planter et cultiver de la végétation partout est la pierre angulaire de la transformation qu’un groupe d’édiles propose à la capitale française pour faire face aux futures canicules. L’étude, approuvée à l’unanimité par le Conseil de Paris, à l’instar du conseil municipal, est le résultat de six mois d’auditions sur le sujet. Les auteurs de la mission « Paris à 50°C », issus d’un large éventail d’acteurs, ont élaboré au total 85 recommandations pour garantir que la ville ne devienne pas inhabitable à l’avenir.

« Nous devons concevoir un modèle urbain différent », préviennent les auteurs dans le rapport de 240 pages. Ils notent que « la ville de Paris a déjà pris de nombreuses actions » pour limiter les effets de la canicule, mais « le risque que Paris surchauffe et devienne inhabitable à moyen terme est réel ».

Selon les prévisions des climatologues, la capitale « pourrait enregistrer en moyenne 34 jours de canicule par an d’ici 2080, contre 14 jours par an dans les années 2010 ». Le nombre moyen de nuits en climat tropical pourrait passer de cinq à 35 par an. année.

Dans une ville « particulièrement minérale et dense », urbanisée « à plus de 80 %, les matériaux de construction (dans le cas parisien principalement la pierre, le ciment, l’asphalte et le zinc) et les activités humaines « génèrent une augmentation supplémentaire de la température pouvant atteindre jusqu’à « Il fait 8 ou 10°C par rapport aux villes voisines, surtout la nuit », souligne la mission menée par l’écologiste Alexandre Florentin.

Les édiles ont salué les « projets de végétalisation » que la maire socialiste Anne Hidalgo a déjà mis en œuvre, comme les « rues scolaires » – 57 équipées ou en construction jusqu’à présent – ​​et les « cours oasis », avec de la terre, de l’herbe et de la végétation au lieu de matériaux synthétiques. . soit concrètement, un total de 100 à ce jour dans les écoles publiques parisiennes.

Mais les auteurs demandent également au maire « d’aller plus loin », avec « une place oasis par quartier » et de troquer les places réservées au stationnement des voitures et des vélos contre de l’herbe. Ils demandent à la ville de recouvrir les « façades les plus exposées » à la chaleur de « plantes grimpantes nécessitant peu d’entretien ».

Peindre le zinc sur les toits

Dans les bâtiments existants, la mission préconise l’aménagement de « terrasses collectives » incluant des collecteurs d’eau, de la végétation et la production d’énergie renouvelable. Quand cela n’est pas possible, en raison des fameuses toitures en zinc qui caractérisent Paris, les élus municipaux demandent que les structures du « patrimoine plat et non national » soient peintes avec un « enduit transparent » et que leurs intérieurs aient une isolation thermique renforcée, y compris dans les bâtiments historiques.

Le sujet est délicat compte tenu de l’attachement de la France aux toitures traditionnelles en zinc, qui contribuent à la hausse des températures. Le groupe socialiste propose de « réfléchir à remplacer les toitures en zinc par des matériaux d’imitation ».

Les auteurs du rapport préconisent également « d’ombrager les grandes places et avenues » et proposent même « des travaux à grande échelle sur certaines places fortement minéralisées ». Certains projets urbains de la maire socialiste, hérités de son premier mandat, sont contestés par ses écologistes et écologistes. notamment la Tour Triangle, en construction au sud de la capitale.

« Un urbanisme favorable aux îlots de chaleur urbains a été mis en place et mis en œuvre au cours des dernières décennies et semble se poursuivre aujourd’hui », souligne Albert Lévy, architecte urbaniste et chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

L’actuelle Praça da República, construite sous son prédécesseur, le socialiste Bertrand Delanoë, est également souvent critiquée pour sa minéralité. « Le développement de la ville ne fait qu’aggraver les conséquences des températures élevées », souligne la rapporteuse de la mission parlementaire, Maud Lelièvre, de l’opposition (MoDem).

L’accueil des Jeux olympiques de 2024 a donné une impulsion majeure au projet de revitalisation de la Seine, une option de rafraîchissement estival que les édiles souhaitent diffuser plus largement. Mais dans le même temps, ils recommandent également de « ne pas consacrer de ressources à l’organisation de grands événements ou manifestations ».

Pour se préparer à « l’éventualité d’un pic de chaleur extrême », ils préconisent l’aménagement de plusieurs « sanctuaires » pour la population : sous-sols, parkings, stations de métro désactivées, entre autres.

Ces recommandations pourraient être intégrées dans deux textes actuellement en cours d’évaluation par le conseil : le Plan Local d’Urbanisme (PLU) et le Plan Climat, qui devraient être présentés au conseil municipal en juin et juillet.

Louvel Lucas

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