Le groupe Altice a annoncé jeudi le remplacement des « fournisseurs susceptibles d’être impliqués » dans l’enquête Opération Picoas sera achevé d’ici la fin de l’année.
« À ce jour, Altice International et Altice France ont largement achevé cette transition [de fornecedores] », mais le projet « sera achevé d’ici fin 2024 », a indiqué le groupe contrôlé par le milliardaire franco-israélien Patrick Drahi, qui a obtenu la nationalité portugaise en 2016.
Ce processus de remplacement de fournisseurs fait suite à l’enquête du ministère public sur des pratiques présumées de corruption et de fraude fiscale, dont sont soupçonnés le cofondateur d’Altice, Armando Pereira, et son associé Hernâni Antunes.
Lors du procès annoncé en juillet, qui impliquait des perquisitions dans des bureaux et des domiciles dans différentes régions du pays (y compris au siège d’Altice Portugal à Lisbonne), les enquêteurs ont identifié des transactions suspectes entre le groupe Altice – principalement au Portugal. mais aussi en France et aux États-Unis – et plusieurs sociétés liées à ces hommes d’affaires, avec des preuves de fausses factures et de paiement de commissions à des intermédiaires, en plus de ventes immobilières irrégulières, qui auraient drainé l’entreprise d’environ 250 millions d’euros.
Rappelant que le groupe a été identifié par les enquêteurs comme victime de ce réseau de prétendus stratagèmes illégaux, Altice souligne dans la note de ce jeudi que l’impact des pratiques faisant l’objet d’une enquête sur les activités du groupe est très faible.
« Comme déjà mentionné, Altice International [em que se inclui a Altice Portugal] et Altice France confirment que ces fournisseurs potentiels impliqués dans l’enquête » représentaient « moins de 2% des dépenses totales » et « moins de 6% des dépenses totales d’Altice International (principalement le Portugal) », précise le communiqué.
« Dans le même temps, l’enquête interne au Portugal et dans d’autres juridictions », impliquant des experts légistes, est pratiquement terminée « et aucun impact significatif sur les états financiers d’Altice International et d’Altice France n’est attendu ».
L’entreprise rappelle qu’elle a agi en tant qu’assistante dans le procès dans lequel Armando Pereira et Vaz Antunes sont soupçonnés d’avoir commis des délits de corruption active dans le secteur privé, de blanchiment d’argent et de falsification de documents. Par conséquent, « il continuera à prendre en compte tous les faits et circonstances établis » dans le cadre de l’enquête.
Cela déterminera les prochaines étapes de votre enquête et toute « décision nécessaire pour protéger vos droits dans chaque région dans laquelle vous opérez », indique l’entreprise.
Selon l’enquête (dans laquelle le ministère public a été assisté par l’administration fiscale), Armando Pereira et Vaz Antunes ont détourné de l’argent d’Altice, mais ont également causé à l’État environ 100 millions de dommages.
Hernâni Vaz est assigné à résidence depuis le 24 juillet, mais Armando Pereira, également détenu, a été libéré fin octobre après avoir déposé une garantie bancaire d’une valeur de dix millions d’euros.
Altice rappelle également avoir mis en place des contrôles plus stricts au sein du groupe depuis juillet, se concentrant sur des domaines tels que les conflits d’intérêts, les achats et l’évaluation des risques potentiels liés aux tiers.
Par ailleurs, « les procédures de reporting seront améliorées pour les rendre encore plus accessibles » à tous les salariés et parties intéressées.
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