La France continue de faire face à une série historique d’incendies de forêt. Huit nouveaux feux ont été actifs ce jeudi matin (11), du nord au sud du pays. Le plus important est enregistré à Landiras, dans le département de la Gironde (sud-ouest), où près de sept mille hectares de forêt ont brûlé. Le brasier a repris mardi dernier (9), après une courte pause.

Plus d’un millier de pompiers sont déployés pour combattre les flammes. Environ 12 000 personnes ont été contraintes de quitter leur domicile dans le sud-ouest, selon un bilan publié ce matin. La principale autoroute de la région, qui relie Bordeaux à Bayonne, a dû être fermée à la circulation.

Le porte-parole de la Fédération française des sapeurs-pompiers, Eric Borcardi, s’est exprimé sur RFI sur les travaux sur l’incendie massif de Landiras. « Hier matin, nous avions l’équivalent de dix terrains de football en feu chaque minute. Aujourd’hui, les flammes ont été éteintes grâce à l’action efficace des pompiers. L’utilisation d’avions ravitailleurs nous aide à agir avec précision, ‘ralentissant’ ainsi le cours l’incendie », a rapporté Borcardi.

La Première ministre française Élisabeth Borne et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se rendront jeudi en Gironde pour soutenir la population et surveiller l’action des pompiers. Depuis début juillet, les habitants du sud-ouest font face à des températures de 40°C et vivent dans la crainte que des incendies ne détruisent leurs maisons. La situation est si alarmante que le ministre de l’Intérieur a appelé les entreprises à libérer les pompiers volontaires de leur travail afin qu’ils puissent reconstituer les équipes luttant contre les flammes.

Les principaux journaux de France publient ce jeudi (11) des images tragiques des incendies dans cette région en couverture. Les gros titres expriment l’inquiétude face au changement climatique et les incertitudes quant à l’avenir de la planète.

« Sécheresse, incendies, fonte des glaciers : la France victime du dérèglement climatique », titre en Une du journal Le Figaro. La question quotidienne de savoir si les phénomènes observés dans l’hémisphère nord cet été deviendront la règle à l’avenir.

« Les vagues de chaleur ne s’arrêtent jamais et l’été 2022 ressemble à une longue série de records battus », souligne l’article. Le Figaro rappelle que juillet a été le deuxième mois le plus chaud jamais enregistré en France et que plus de 90 % du territoire connaît actuellement une chaleur intense.

La couverture du journal Libération présente une photographie apocalyptique des incendies en Gironde, avec en titre : « Le retour des flammes ». Après un mois de juillet très chaud, le feu se propage à nouveau, principalement dans le sud-ouest, le sud et le sud-est.

« La France est en feu », affirme le quotidien dans son éditorial. Les forêts se transforment en fumée, les rivières s’assèchent et les thermomètres affichent souvent 40°C, souligne Libé, rappelant que cet été a été « exceptionnel ». « Nous n’avons jamais vu autant d’incendies dans différents endroits du pays », une situation que les éditeurs qualifient de « présage de choses à venir ».

« Un cauchemar sans fin », titre en Une du Parisien, avec une photo de la forêt de Landiras, dans le sud-ouest, en flammes. L’agenda rappelle qu’il y a moins d’un mois la Gironde était déjà le théâtre de gigantesques incendies et que le feu ravage à nouveau cette région.

Le Parisien apporte des témoignages d’habitants des villes du sud-ouest, qui doivent souvent quitter leur domicile et chercher refuge ailleurs. Environ 40 000 personnes ont vécu l’expérience traumatisante de se réveiller au milieu de la nuit avec des pompiers qui frappaient à la porte de leur domicile et brûlaient leur maison et leurs biens en cendres. « On a l’impression de vivre un éternel cauchemar », raconte Sandrine, une habitante de la commune de Belin-Béliet, en Gironde.

Le journal La Croix a envoyé un journaliste dans cette ville pour suivre le travail des pompiers de la région. Au total, 1 000 professionnels luttent contre les flammes, « dans le but de protéger des vies et de ralentir l’incendie », précise le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse. Selon lui, la forte chaleur et la sécheresse historique auxquelles le pays doit faire face rendent le travail plus difficile.