« Décision radicale ». L’ONU suspend sa mission anti-torture en Australie

OLes inspecteurs de l’ONU, qui visiteraient les prisons dans le cadre d’un accord volontaire pour prévenir la cruauté envers les prisonniers, ont déclaré avoir pris la « décision radicale » après avoir restreint l’accès à « plusieurs lieux de détention » et « des informations et une documentation suffisantes ».

L’inspecteur en chef Aisha Muhammad, juge à la Cour suprême des Maldives, a déclaré que l’Australie était en « violation manifeste » de ses obligations internationales.

« Malgré nos nombreux efforts pour expliquer notre mission préventive, cela n’a pas été bien compris », a-t-il expliqué.

Seuls trois autres pays – le Rwanda, l’Azerbaïdjan et l’Ukraine – ont suspendu ou reporté les missions de l’ONU contre la torture.

L’Australie a ratifié le Protocole facultatif à la Convention des Nations Unies contre la torture (OPCAT) en 2017, engageant le pays à des réformes qui protègent les prisonniers et inspectent les installations.

« Il n’y a vraiment aucune excuse » expliquant « pourquoi la délégation a été entravée », a déclaré Steven Caruana, qui a coordonné le contrôle de conformité de l’Australie, à l’agence de presse France-Presse (AFP).

« L’Australie a eu près de cinq ans pour se préparer à cette visite. L’Australie devra maintenant répondre de cette catastrophe embarrassante devant la Commission des Nations unies contre la torture », a-t-il ajouté.

La raison du refus aurait été un désaccord entre le gouvernement fédéral et les États australiens responsables de la mise en œuvre du traité.

La Nouvelle-Galles du Sud et le Queensland, deux États de l’est de l’Australie, avaient besoin de plus de financement du gouvernement fédéral.

Le premier, l’État le plus peuplé du pays, a refusé aux inspecteurs de l’ONU l’accès à une petite prison, a indiqué la délégation de l’ONU.

Le second leur a refusé l’accès aux unités d’hospitalisation dans les établissements de santé mentale, selon le ministère de la Santé du Queensland.

Les prisons australiennes, les centres de détention pour mineurs et les complexes d’immigration sont régulièrement accusés de violations des droits de l’homme, en particulier contre les communautés autochtones.

L’Australie a jusqu’en janvier 2023 pour remplir ses obligations. Il n’y a pas de sanctions en cas de dépassement du délai, mais le pays pourrait être placé sur une liste de pays non conformes soulevant des préoccupations importantes en matière de droits de l’homme.

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Philbert Favager

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