Manolis Stavroulakis écrit à pagenews sur les inquiétudes des analystes français et étrangers quant à la possibilité que Marin Le Pen remporte l’élection.
Cinq jours seulement nous séparent de l’élection présidentielle française. Tout est clair pour le premier tour. Selon tous les sondages, le président français et candidat de l’espace libéral élargi Emmanuel Macron affrontera Marin Le Pen, chef de la coalition française, successeur du Front National, pour la deuxième fois consécutive. Pour le second tour, où la majorité absolue des voix est requise, Le Pen semble réduire l’écart à six points de pourcentage. Et nombreux sont les analystes, français et étrangers, qui expriment leurs inquiétudes démocratiques quant à l’éventualité d’une domination électorale du candidat français.
Les positions programmatiques du candidat justifient ces inquiétudes. Ce sont des positions qui cherchent à raviver les idées et les perceptions d’extrême droite dans les domaines centraux des affaires politiques et des développements socio-économiques.
L’Europe
Outre l’immigration, l’Europe est le sujet de prédilection de Marine Le Pen. Le candidat frontiste veut que la France sorte de l’espace Schengen. Mais sur d’autres points importants, il recula. Par exemple, après avoir promis une sortie claire et simple de l’Union européenne, elle propose désormais dans son programme d’organiser un référendum sur cette question. Le Pen propose désormais de « rendre le franc aux Français » et de garder l’euro pour le commerce international. C’est l’Europe qui empêche la France de recouvrer sa souveraineté. Il propose donc, par exemple, de se retirer de la politique agricole commune au profit d’une politique agricole française. Et sur un plan symbolique, il veut retirer tous les drapeaux européens qui se trouvent dans les bâtiments publics.
Économie
Le Pen veut retrouver le chemin de la croissance et de l’emploi, instaurer la préférence nationale et mener une politique statistique.
La prospérité économique passe par le protectionnisme et le retour à la monnaie nationale pour « soutenir les entreprises françaises face à une concurrence internationale déloyale ». La plupart des propositions de Le Pen visent à protéger les entreprises et les marchés français : « interdiction d’importer et de vendre des produits de l’étranger ne répondant pas aux normes imposées aux producteurs français », réserves « commandes publiques aux entreprises françaises et contrôle des investissements étrangers » qui nuisent aux intérêts nationaux ». Il a également appelé à l’interdiction de la vente à l’étranger d’une entreprise française bénéficiant de subventions de l’État français et à l’instauration d’une taxe supplémentaire sur l’embauche de travailleurs étrangers ».
Immigration
Pour Le Pen, l’immigration doit être vue comme un fléau. Elle veut « réduire l’immigration légale à un solde annuel de 10.000 ». Il prévoit également de rendre beaucoup plus difficile le regroupement familial, ainsi que l’acquisition automatique de la nationalité française par mariage.
Sécularisation/Religion
C’est un problème promu par Le Pen. Le candidat à la présidence de la République française veut « restaurer la laïcité partout, l’étendre à tous les espaces publics et l’inscrire dans le droit du travail ». Dans son approche, la neutralité devrait s’imposer à l’école et même aux associations sportives. Autant de mesures qui visent principalement les musulmans.
civilisation
Marine Le Pen ne se lasse pas de mettre l’accent sur la culture et le patrimoine français, en inscrivant « dans la Constitution la protection et la valorisation de notre patrimoine historique et culturel ». Aussi, une loi sur l’aménagement du territoire du patrimoine culturel devrait mieux accompagner la conservation et la préservation du patrimoine. Avec un budget alloué, cela augmenterait de 25 %. On parle aussi d’un grand projet national pour la création des métiers d’art, car pour le candidat l’art se conjugue majoritairement à l’artisanat. Et elle veut financer la création artistique à travers son soutien populaire et ses plateformes numériques (financement populaire et non public). Le Pen insiste également pour annexer les salles d’exposition au ministère de la Culture.
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