Le sondage de mercredi dernier, qui montrait un resserrement de l’écart entre Emanuel Macron et Marin Lepen lors du second tour des élections du 24 avril, a secoué les esprits. Bien que le candidat présidentiel Macron maintienne la préférence des électeurs, l’écart avec son adversaire s’est réduit à 5 points pour la première fois.
Il s’agit du sondage Elabe (30 mars) pour le compte de BFM TV et du magazine Express qui rapporte Macron 52,5% (-) et Marin Lepen 47,5% (+).
Notez que dans un sondage précédent le 16 mars, Elabe donnait 59,5 % à Macron, contre 40,5 % à Lepen. Une différence de 7 points pour les deux sur les 15 jours, mais avec un signe différent pour chacun : positif pour Lepen, négatif pour Macron.
L’élan haussier de Le Pen s’observe également au premier tour, où il a atteint 21 % pour la première fois contre 18 % lors des lectures précédentes en mars, tandis qu’Emanuel Macron, malgré un « flash » d’environ 30 % à la mi-mars, est revenu à 28%, ce qui est considéré comme sa base électorale.
Pourquoi Lepen monte-t-il?
L’environnement gouvernemental ne cache plus ses inquiétudes et le premier ancien Premier ministre Edouard Philippe à soutenir Macron a clairement exprimé sa peur dans des déclarations au journal « Le Parisien »: « Oui, Marin Le Pen pourrait gagner l’élection présidentielle », a-t-il dit. en même temps que « son programme est dangereux ».
Edouard Philippe ne dit pas exactement ce qu’il entend par « dangereux ». S’agit-il du pays ou de la candidature de Macron ? Ce qui est certain, c’est que depuis l’été Marin Le Pen concentre son émission sur la question du « pouvoir d’achat du peuple », que les sondages identifiaient déjà à l’époque comme la première et principale préoccupation des Français, ce qui, après tout, , reste Aujourd’hui.
Malgré les troubles politiques véhiculés par la candidature d’Eric Zemour (novembre 2021), l’accent mis sur les questions d’immigration et la menace complotiste du « Grand Remplacement » (c’est-à-dire la peur que Zemour a semée que les immigrants musulmans envahissent l’État islamique), Marin l’a fait. Lepen qui ne s’est toujours pas emportée mais est restée fidèle à son sujet. En revanche, d’autres candidats, comme Valérie Pekres de la droite LR, ont été mal à l’aise déconcertés par la question du « Grand Remplacement ».
Zemour a contribué à « l’acceptation » de Le Pen
Dans le même temps, la présence d’Eric Zemour auprès des opinions extrêmes a eu pour effet d’adoucir le profil de Le Pen aux yeux des électeurs et de contribuer par sa présence à son « acceptation » sur la scène politique française.
Malgré les départs répétés d’une dizaine de chefs de parti, de novembre 2021 à janvier, avec leur ralliement progressif, au fil du temps, à Zemour, Marin Lepen n’a pas paniqué comme certains le prédisaient. Au contraire, il a été loué pour son sang-froid, il est resté stable sans virages serrés à droite ou à gauche.
Parmi les soi-disant « dissidents », figure sa nièce, l’ancienne députée Marion Marshall, qui avait pris sa retraite et est revenue il y a trois ans. Bien que Marin Lepen ait avoué avoir été « blessé », elle a rapidement pris ses distances et gagné une relative sympathie du public, qui a qualifié d' »opportuniste » l’abandon du parti pendant la période critique de la campagne.
La peur du « tandem » Lepen-Zemour
Il est possible que le président Macron ait toujours été en tête des sondages depuis le début de l’année, une position renforcée par sa médiation pour la paix en Ukraine.
Pourtant, lorsqu’il a annoncé sa candidature le jeudi 3 mars, par lettre aux Français, peu convaincante, il a immédiatement accepté le feu des concurrents, en s’appuyant sur le bilan de sa titularisation. Il est difficile de se débarrasser de l’étiquette de « président des riches » ou d’homme politique coupé des « besoins essentiels des rues du peuple », comme le décrit Lepen. Après tout, la crise des « gilets jaunes » n’est pas oubliée et les problèmes financiers ne sont pas résolus, au risque d’être exacerbés par la crise ukrainienne.
Macron s’est rendu compte des dangers et a été actif pendant la semaine pour rattraper le temps perdu de la campagne qu’il n’a jusqu’à présent pas réussi à faire. Il voit Lepen-Zemour comme son principal adversaire dans le « tandem ».
Force est de constater qu’en duel avec Le Pen, Eric Zemour, qui proclame la nécessité de créer une « Grande Droite » avec l’union de tous les partis de droite, n’hésitera pas à soutenir Le Pen au second tour. Le pool de 11% de votes de Zemour pourrait lui valoir la victoire.
Dès hier, une série de meetings électoraux, Emanuel Macron était à Sarand-Maritim (sud-ouest), où il a révélé ses craintes : « un tandem d’extrême droite, qui, malgré les divergences, reste fidèle aux mêmes idées », a-t-il mentionné.
Les gauchistes mécontents ne voteront pas pour Macron
Cette peur a été provoquée par le « front démocrate » lors des élections présidentielles de 2002 et a exclu le Père Lepen, menant Jacques Chirac à la victoire avec 82,21 % ! Le problème pour Macron dans l’élection actuelle, c’est qu’il a tellement affaibli la faction socialiste qui risque de s’effondrer, avec 2% d’Ann Indalgo, et pas seulement.
Selon un sondage réalisé il y a exactement un an (4 mars 2021) par Harris Interactive pour le journal L’OpinionPlus de 50% des électeurs de gauche mécontents de la politique de Macron ont déclaré qu’en cas de reprise du duel Macron-Lepen, « ils n’ont pas l’intention de voter pour Macron pour ouvrir la voie à l’Elysée ». Marin Lepen ».
Olympia Tsipira, Paris
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