De nombreux Français, dont la plupart sont encore en vacances d’été dans leur propre pays ou à l’étranger, ont été surpris ce lundi matin (25) par la nouvelle de la démission du gouvernement du Premier ministre socialiste Manuel Valls.
La démission de Valls et de son ministère a été provoquée par de vives critiques de la politique économique du gouvernement – et de celle du président François Hollande – de la part du ministre de l’Économie lui-même, Arnaud Montebourg. Alignant les secteurs de gauche socialiste et nationaliste de l’électorat français, Montebourg a critiqué les plans d’austérité et les coupes budgétaires qui, selon lui, nuisent à la croissance et à la création d’emplois en France et dans d’autres pays de l’UE.
Allant plus loin, Montebourg s’en prend directement au gouvernement d’Angela Merkel, principale alliée de la France : « si l’on suivait l’orthodoxie la plus extrême de la droite allemande, cela signifierait (…) que même si les Français votent pour la gauche française, ils voteraient en fait pour la mise en œuvre du programme de la droite allemande.»
Dans ces circonstances, Valls n’avait qu’une seule issue : démissionner de son gouvernement, en plein accord avec Hollande, qui l’a immédiatement chargé de former un nouveau ministère plus conforme à la politique française actuelle.
Montebourg part, et peut-être d’autres ministres de ses alliés, mais les problèmes de la France demeurent et doivent être résolus par le nouveau ministère qui prêtera serment cette semaine.
Au cours des quatre derniers trimestres, la croissance du PIB français a été de 0 %, plaçant le pays au bord de la récession qui a officiellement frappé l’Italie, la troisième économie de l’UE, au début de ce mois.
Hollande et Valls sont déterminés à poursuivre le resserrement budgétaire, confiants dans le fait que l’économie du pays retrouvera la croissance plus tard. Toutefois, la popularité du président et du Premier ministre est en déclin. De même, le gouvernement socialiste ne dispose que d’une faible majorité des voix au Parlement. Avec 291 députés, les socialistes ne disposent que de deux parlementaires de plus que la majorité absolue (289 députés) nécessaire pour former le gouvernement.
Autrement dit, le nouveau gouvernement Valls et le président Hollande sont dos au mur. Si sa politique ne donne pas de bons résultats dans les mois à venir, Hollande n’a qu’une seule alternative : convoquer de nouvelles élections législatives et former une nouvelle majorité parlementaire. Aujourd’hui, tous les sondages montrent que de telles élections auront des conséquences dévastatrices pour les socialistes et pour Hollande.
Bref, le nouveau gouvernement Valls est le ministère de la dernière chance pour la présidence de François Hollande.
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