Depuis sept ans maintenant, une marche a lieu dans le nord-ouest de Paris début juillet pour commémorer un homme noir de 24 ans décédé en garde à vue. Cette année, cependant, la mairie n’a pas voulu que l’acte aille de l’avant. Les autorités sont allées en justice et ont réussi à suspendre la marche. L’effet a été d’amplifier la protestation.
Les organisateurs de la manifestation en l’honneur de la victime policière, Adama Traoré, ont annoncé qu’ils ne défileraient pas dans le nord-ouest de la ville, mais place de la République, un point central de Paris où se déroulent traditionnellement les manifestations politiques.
La police a de nouveau arrêté l’acte, affirmant qu’elle n’avait pas été avertie assez longtemps.
Au moins 2 000 personnes étaient présentes, dont plusieurs hommes politiques de la gauche radicale, qui avaient pris part à la mobilisation populaire.
Cette manifestation intervient une semaine après les émeutes provoquées par le meurtre d’un adolescent en banlieue parisienne.
La police a dispersé l’immense foule sur la Praça da República et des centaines de personnes se sont déplacées vers le large boulevard Magenta, où elles ont défilé pacifiquement.
« Nous jouissons toujours de la liberté d’expression en France, mais la liberté de réunion est particulièrement menacée », a déclaré Félix Bouvarel, un agent de santé qui a assisté à la réunion malgré l’interdiction, qu’il a qualifiée de « choquante ».
Les autorités ont également interdit samedi une manifestation dans la ville de Lille, dans le nord du pays, tandis qu’une marche a eu lieu à Marseille avec une trajectoire modifiée, en dehors du centre-ville.
Bilan des manifestations de la semaine
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré cette semaine que plus de 3 000 personnes, pour la plupart des adolescents, avaient été arrêtées au cours de six nuits d’émeutes qui se sont terminées il y a une semaine. Environ 2 500 bâtiments ont été endommagés.
Les émeutes ont été déclenchées par le meurtre de Nahel M, 17 ans, le 27 juin par un policier à un contrôle de la circulation. Un policier fait l’objet d’une enquête pour homicide volontaire ; son avocat dit qu’il n’avait aucune intention de tuer l’adolescent.
Le gouvernement français appelle au calme après une violente nuit de protestation en banlieue parisienne
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