Le film ‘Lost Illusions’ pique Macron et l’élite française – 13/06/2022 – Ilustrada

En 2017, les chroniqueurs qui ont écrit le roman du la vie d’Emmanuel Macronillustre inconnu de l’époque qui s’est élu président de la France à l’improviste, s’est vite tourné vers Lucien de Rubempré, le célèbre personnage d’Honoré de Balzac.

Personnage « Illusions perdues »le plus grand roman de la « Comédie Humaine »décrit par Marcel Proust comme le chef-d’œuvre de l’auteur, il incarne le désir intemporel du Français moyen de triompher à Paris, la capitale transformée en forteresse inaccessible par la France jacobine. Son adaptation cinématographique, célébrée dans le pays et lauréate de plusieurs prix, est arrivé dans les salles brésiliennes jeudi dernier (9).

Si l’ère du sacrifice des longs métrages sur l’autel des séries télévisées et la mondialisation des scénarios ont accentué le déclin intellectuel du cinéma américain, elle a produit une euphorie créative dans la production française. Équitablement parrainé par Gérard Depardieules protagonistes Vincent Lacoste et Xavier Dolan font partie de la nouvelle génération d’acteurs francophones qui a grandi avec Omar Sy, Léa Seydoux et Jean Dujardin, chargés de renouveler la présence française à Hollywood.

Le succès de séries comme « Dix Pour Cent » a ouvert les portes des superproductions aux réalisateurs français. Doté d’un budget quatre fois supérieur à la moyenne d’un film local, « Lost Illusions » conjugue la sophistication des détails d’un Luchino Visconti et l’exubérance d’une comédie musicale d’Anne Hathaway, sans jamais renoncer à la critique sociale qui caractérise la cinématographie française.

Les scènes festives qui flotteraient comme des publicités dans n’importe quel film sont complétées par de puissants récits littéraires qui honorent les relations de pouvoir des personnages impliqués.

La volonté de tout expliquer, qui peut devenir lassante à la limite, vient de la volonté du réalisateur Xavier Gianolli de plonger dans le présent avec un roman historique. Impossible de ne pas voir sa tentative de faire le parallèle entre les intrigues des journalistes, directeurs artistiques et magnats des affaires mondiales de la France sous la Seconde Restauration (1815-1830) et le gouvernement « jupitérien » de Macron, tous deux verticalisés par une élite convaincue de son avant-garde.

L’effet miroir entre passé et présent place son œuvre dans la continuité de l’œuvre classique d’Andrzej Wajda, qui en 1983, à la veille de la célébration du bicentenaire de la révolution, réalise « Danton » pour dénoncer l’idéalisation du monde soviétique à Positionner. par la gauche occidentale. Le New York Times rapporte que François Mitterrand a quitté la salle avant la fin le jour de la première pour éviter les questions sur le message politique du film.

Emmanuel Macron n’a pas encore répondu à « Illusions », un film à l’image de la France triomphante et mondialisée qu’il vante tant, mais qui reste l’une des critiques les plus raffinées de son règne. En tout cas, le Touquet endormi peut déjà dire qu’il a dépassé Rubempré. Son professeur d’enfance devint la femme de sa vie, et son retour en province, la plus grande humiliation pour tous les parvenus, fut ajourné sine die par sa réélection.

Cependant, les gilets jaunes et les visages pâles des nouvelle coalition de gauche dessinés par Jean-Luc Melenchon sont là pour vous rappeler que le succès dans les arcades du pouvoir se paie encore par la haine des masses. « Lost Illusions » est un film historique sur l’éternité des drames de la vie politique française.

Godard Fabien

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