Dans une station-service de la périphérie parisienne, des automobilistes faisant la queue pour faire le plein se révoltent contre un homme qui tarde trop à remplir ses jerricans.🇧🇷 « Nous attendons ici et il remplit toutes ces canettes ! » dit quelqu’un, alors que la cible répond : « Ma voiture a été arrêtée à l’arrière. »
La petite vidéo amateur, diffusée par la télévision BFM, a été tournée lundi soir alors que des milliers de conducteurs bloquaient des pompes à essence à travers la France. Depuis la semaine dernière, les stations-service du pays sont aux prises avec une pénurie de diesel, d’essence et de GPL.
Selon les dernières données du ministère de la Transition énergétique, au moins un de ces carburants était en rupture de stock dans 31 % des stations-service mardi. La situation la plus compliquée a été constatée dans l’agglomération parisienne (Île-de-France) et dans les Hauts-de-France (Nord), où plus de 40 % des pompes sont tombées en panne de carburant.
La pénurie est causée par les grèves des travailleurs des raffineries TotalEnergies et ExxonMobil, qui ont perturbé les chaînes d’approvisionnement des stations.
La grève chez TotalEnergies a été déclenchée par la Confédération générale des travailleurs (CGT) pour exiger des augmentations de salaire de 10 %. Trois des cinq raffineries du territoire français, dont la plus grande du pays, sont en cours de fermeture. La compagnie pétrolière a commencé à offrir des remises de 20 cents le litre (à ajouter 30 cents de l’État), augmentant la demande de carburant d’environ 30 %.
« Ce que réclament les travailleurs de la raffinerie, comme tant d’autres salariés dans ce pays, c’est une répartition plus juste des bénéfices du travail, de leur travail ! », a déclaré la CGT dans un communiqué. communiqué ce mardi, accusant le PDG de Total de « gagner 5,8 millions de dollars par an » et de « s’accorder une augmentation de 52% cette année ».
Chez ExxonMobil (qui exploite les stations Esso), les exigences sont similaires : une augmentation de salaire de 7,5 % et une prime aux employés en tant que distribution des bénéfices de l’entreprise. Les deux raffineries du groupe en France ne sont pas en activité.
Pressé d’agir, le Premier ministre a annoncé une action en justice intentée par les employés d’ExxonMobil pour rouvrir les dépôts de carburant. Élisabeth Borne a justifié la décision par l’accord salarial conclu lundi entre l’entreprise et deux organisations syndicales (CFE et CFDT), qui sont les plus représentatives dans le cadre du groupe.
« Les annonces du conseil d’administration sont importantes. Alors j’ai demandé aux maires [governadores civis] d’engager des procédures, dans la mesure permise par la loi, pour la réquisition du personnel indispensable au fonctionnement des entrepôts de cette entreprise », a déclaré le ministre à l’Assemblée nationale.
Cependant, la grève a été déclenchée par l’intersyndicale Força Operária/CGT, la plus représentative des travailleurs de la raffinerie. « Certaines organisations » [sindicais], veut continuer les blocs malgré l’accord. Nous ne pouvons pas l’accepter », a déclaré Borne.
Chez TotalEnergies, la direction s’est montrée ouverte à entamer un processus de négociation avec les syndicats à condition que les blocages des raffineries soient levés et que l’approvisionnement normal des stations-service reprenne. Le coordinateur CGT de l’entreprise a déclaré qu’il « attendait des précisions » pour savoir s’il accepterait de s’asseoir à la table des négociations.
Les pénuries de carburant mettent une pression supplémentaire sur l’exécutif français, qui gouverne avec majorité relative🇧🇷 Trois centrales syndicales, dont la CGT, ont organisé fin septembre une journée de manifestation vécue comme un mesure de température de l’environnement social du pays. Une marche sur le coût de la vie est prévue dimanche prochain, organisée par les partis de la coalition de gauche NUPES.
« Analyste. Pionnier du Web. Accro à la bière. Adepte des réseaux sociaux. Communicateur. Passionné de voyages au charme subtil. »