La 76e édition du Festival de Cannes démarre ce mardi (16) avec l’acteur américain controversé Johnny Depp dans « Jeanne du Barry », un film français qui dépeint Versailles au XVIIe siècle et ouvre un événement étoilé.

Pour parvenir à son but, Depp a le soutien du festival du film, l’un des plus importants au monde, face à l’hostilité d’Hollywood.

« Johnny Depp m’intéresse en tant qu’acteur », a déclaré lundi (15) le directeur général de l’événement, Thierry Frémaux, interrogé sur le sujet.

Depp joue le roi Louis XV dans le film, tourné dans des décors spectaculaires par la réalisatrice française Maïwenn, qui incarne Jeanne du Barry, la courtisane et maîtresse préférée du roi.

Après le film d’ouverture, l’édition 2023 de Cannes fera le pont entre une large génération de cinéastes et d’acteurs, dont certains sont déjà octogénaires, et leurs successeurs.

Le tapis rouge du festival accueille Harrison Ford (80 ans), qui présentera le cinquième et peut-être dernier film dans le rôle d’Indiana Jones (« Indiana Jones et la relique du destin »).

Le réalisateur Martin Scorsese, de la même génération, projettera à Cannes son dernier film, « Killers of the Flower Moon », sur une série de meurtres d’indigènes aux États-Unis dans les années 1920, avec Leonardo DiCaprio et Robert De Niro.

L’Espagnol Pedro Almodóvar présente le court-métrage « Strange Way of Life », western et LGBT, avec les acteurs Ethan Hawke et Pedro Pascal.

L’acteur Michael Douglas (78 ans) reçoit une Pale d’Or honorifique pour sa carrière.

Cette année, les productions pérennes dominent Cannes, y compris au festival officiel, avec 21 films, dont sept réalisés par des femmes, un record.

« A propos des herbes sèches », du Turc Nuri Bilge Ceylan, dure 3h17 ; le documentaire chinois « Youth Spring » dure 3h40. Les deux productions dénoncent l’atmosphère des pays soumis à des régimes oppressifs.

La légende du cinéma britannique Ken Loach (86 ans) tentera de décrocher sa troisième Palme d’or avec « Le vieux chêne », lui aussi à fort contenu social.

L’Italien Marco Bellocchio (83 ans) projettera « Rapito », un film qui montre l’enlèvement d’un garçon juif pour qu’il puisse être formé comme chrétien en Italie au milieu du XIXe siècle.

Et l’Espagnol Víctor Erice (82 ans), qui présentait son précédent long métrage à Cannes il y a trois décennies, revient sur l’événement avec « Cerrar los ojos », dans une exposition parallèle.

Cannes peut aussi enregistrer des manifestations, comme lors de la célèbre édition de 1968 : les syndicats, contrairement au gouvernement du président Emmanuel Macron avant sa réforme des retraites, sont prêts à perturber le festival, avec le droit de couper l’électricité, selon la centrale CBT .

« Nous avons un bon dialogue avec la CGT. Jusqu’à présent, rien de ce qui a été annoncé ne nous a touchés », a déclaré Frémaux.

Outre les vétérans, Cannes fait également place à la relève, comme le réalisateur américain Wes Anderson, qui a fait appel à un casting all-star pour « Asteroid City » : Tom Hanks, Scarlett Johansson, Willem Dafoe, Margot Robbie…

Ou encore avec « Le retour », de la Française Catherine Corsini, un film qui avait déjà suscité la polémique avant sa projection en raison de son approche de la sexualité des adolescents.

Autre temps fort, la jeune franco-sénégalaise Ramata-Toulaye Sy, qui concourt pour la Palme d’or avec « Banel et Adama », son premier long métrage.

Cannes présente également pour la première fois un film de Mongolie et un du Soudan.