Le président français Emmanuel Macron a déclaré aujourd’hui qu’il ne voyait aucune preuve claire de la nécessité d’un nouveau gazoduc entre la France et l’Espagne, et appelle à une stratégie commune d’achat d’énergie en Europe.

« Nous avons besoin de plus d’interconnexions électriques. Mais je ne suis pas convaincu qu’il faille plus d’interconnexions gazières, dont les impacts, notamment sur l’environnement, et surtout sur l’écosystème, sont plus importants. (…) Il n’en faut pas la preuve, » Macron s’est défendu en conférence de presse après une rencontre avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

Macron était « en faveur de pratiques communes d’achat de gaz » en Europe, affirmant que les pays devraient acheter « moins cher » et essayant également de limiter le prix du gaz russe livré par gazoducs. « Nous sommes favorables à des pratiques d’achat communes pour le gaz (…) Cela permettrait à l’Europe, en achetant ensemble, d’acheter moins cher », a assuré le président français après une conversation avec Scholz sur la crise énergétique en Europe.

« Si la Commission européenne décide de plafonner le prix du gaz acheté via les gazoducs russes, la France soutiendra cette mesure », a assuré Macron, qui s’est également présenté en faveur de nouveaux mécanismes de contrôle des prix au niveau européen.

« Nous défendons un mécanisme de contribution européenne (…), qui serait donc demandé aux opérateurs énergétiques », s’est défendu le dirigeant français, au moment où la Commission européenne prépare un plan de réforme des prix de l’énergie.

« Cette contribution pourra ensuite être reversée aux pays pour financer leurs mesures nationales spécifiques », a fait valoir Macron, ajoutant qu’il entendait également « prendre des mesures pour lutter contre les pratiques spéculatives ».

Malgré toutes ces mesures, le président français appelle la population à jouer son rôle dans la lutte contre la crise énergétique, en proposant une réduction significative de 10 % de la consommation d’énergie au cours des prochains mois.

Macron a averti qu’il préparait des plans de rationnement énergétique en cas de coupures de la distribution de gaz russe, comme l’admettent l’Allemagne et la France, par une décision unilatérale de la Russie.

« La meilleure énergie est celle que nous ne consommons pas », a conclu le dirigeant français, appelant les familles et les entreprises à économiser l’énergie, notamment en réduisant l’utilisation du chauffage et de la climatisation.