Attaqué par la réforme des retraites qu’il met en œuvre en France, le président Emmanuel Macron en Chine a cherché la popularité perdue au niveau national. Pour souligner que l’Union européenne ne devrait pas agir comme un vassal des États-Unis dans un conflit sur Taiwan, il a été salué à Pékin, où il a vécu son apogée, et qualifié de brillant homme d’État par les médias locaux.
Le président français a défendu l’autonomie stratégique de l’UE par rapport aux États-Unis. Ses commentaires ont ébranlé les fondements de l’alliance transatlantique à un moment crucial alors que les États-Unis luttent au niveau national pour fournir une aide militaire à l’Ukraine et que la Chine maintient la pression sur Taïwan avec des exercices militaires qui l’entourent.
« Être un allié ne veut pas dire être un vassal. La France n’a de leçon à tirer de personne, que ce soit sur le théâtre ukrainien, le théâtre du Sahel ou le théâtre de Taïwan », a-t-il témoigné.
Macron a élargi la position de la France à celle de l’Europe, attirant finalement des critiques pour avoir parlé au nom du bloc sans avoir le mandat de le faire. La réaction a été forte en Allemagne, qui cherche l’harmonie avec les États-Unis. Avant d’entreprendre une visite à Pékin, la ministre des Affaires étrangères, Anne Baerbock, a clairement exprimé la conviction européenne commune qu’un changement unilatéral du statu quo à travers le détroit de Taiwan, en particulier une escalade militaire, serait inacceptable.
Le gouvernement américain a le soutien sans restriction du Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, qui est à Washington. « Au lieu de construire l’autonomie stratégique des États-Unis, je propose un partenariat stratégique avec les États-Unis », a-t-il répondu.
La Maison Blanche a tenté d’adoucir les vues de Macron en mettant l’accent sur la relation bilatérale avec la France. Mais le candidat à la présidentielle Donald Trump en a profité pour traiter le Français de bâtard chinois.
Taïwan est considérée comme faisant partie de son territoire par la Chine, mais elle est autonome avec sa propre constitution et ses dirigeants élus. Les États-Unis adhèrent au principe « une seule Chine », mais continuent de soutenir le statu quo de Taiwan. Le président Biden a promis d’intervenir militairement pour protéger l’île en cas d’attaque.
Alors que sa rhétorique envers les États-Unis était forte, Macron a souligné que la position de la France et de l’Europe sur Taïwan restait la même. « Nous sommes pour le statu quo. Cette politique est constante et n’a pas changé », a-t-il déclaré, déjà sur le sol européen, en compagnie du Premier ministre Mark Rutte lors d’une conférence de presse à Amsterdam.
Macron fait face à des protestations et des grèves au niveau national déclenchées par une proposition visant à relever l’âge de la retraite des Français de 62 à 64 ans, qui a été adoptée sans l’approbation du Parlement et pourrait être bloquée par le Conseil constitutionnel. Les sondages montrent le taux de désapprobation du président à 70 %. Apparemment, il a également réussi à accroître le mécontentement des alliés américains et européens.
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