Mis à jour à 12h35 le 2 décembre
Les manifestants ont même escaladé l’Arc de Triomphe dans le centre de Paris lors du troisième week-end de protestation des soi-disant «gilets jaunes», qui ont commencé contre la hausse des prix du diesel et se sont transformés en un soulèvement général contre la vie chère en France.
La police a de nouveau affronté les manifestants, utilisant des gaz lacrymogènes, des bombes assourdissantes et des canons à eau sur les Champs-Elysées, l’une des rues principales de la ville.
Portant des masques couvrant une partie de leur visage, les manifestants ont lancé des objets sur les policiers et incendié des bâtiments.
Ce qui a commencé comme une résistance à la taxe sur le diesel introduite par le président Emmanuel Macron s’est transformé en une révolte générale contre la vie chère en France.
Le président français affirme que sa politique énergétique est nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique.
De retour en France dimanche, après la réunion du G20, il s’est rendu dans la matinée dans la région de l’Arc de Triomphe et a convoqué une réunion à l’Élysée avec le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur et des membres des services de sécurité.
Le porte-parole Benjamin Griveaux a déclaré à la radio Europe 1 que le gouvernement n’excluait pas de déclarer l’état d’urgence. « Nous devons réfléchir aux mesures qui peuvent être prises pour que ces incidents ne se reproduisent plus. »
Ce samedi, au moins 100 personnes ont été blessées, dont 23 membres des forces de sécurité, et trois sont mortes. Selon la police, plus de 400 personnes ont été arrêtées.
Le ministre de l’Intérieur a déclaré qu’au moins 75 000 personnes sont descendues dans les rues en France le dernier jour de la manifestation des « gilets jaunes » (gilets jaunes, en français) – les manifestations sont ainsi appelées parce que les gens dans les rues portent les gilets jaunes obligatoires pour conduire dans le pays.
La semaine dernière, Macron a tenté d’adopter un ton conciliant auprès de la population, se disant ouvert aux idées sur la manière dont la taxe sur les carburants pourrait être appliquée.
Mais son discours n’a apparemment pas réussi à dissuader les Français de l’idée qu’il avait « perdu le contact avec le peuple ».
Que s’est-il passé ce week-end ?
Avec des scènes dramatiques, la manifestation dans la capitale française a duré des heures.
Un témoin a déclaré à Reuters que les pompiers tentaient d’éteindre un incendie dans un immeuble proche de l’avenue des Champs-Elysées. Un autre immeuble a pris feu sur une avenue proche de l’Arc de Triomphe, et des manifestants ont volé un fusil d’assaut dans une voiture de police en centre-ville.
Les grands magasins et les stations de métro ont été fermés en raison des violences.
Mais les participants continuent d’affirmer que le mouvement est pacifique.
« C’est un désastre parce que personne n’est aux commandes », a déclaré à l’AFP Dan Lodi, un retraité de 68 ans.
« Il y a toujours des idiots qui viennent se battre, mais ils ne nous représentent pas », a-t-il déclaré.
Parmi les manifestants pacifiques, qui brandissent des banderoles sur lesquelles on peut lire « Macron, arrête de nous traiter d’idiots ! », il y a des personnes qui se cachent le visage avec des masques et des foulards.
La police a tiré des gaz lacrymogènes, des bombes assourdissantes et utilisé des canons à eau pour disperser les groupes qui tentaient de briser les barricades construites par les forces de sécurité.
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui se trouvait dans la rue, a indiqué sur Twitter qu’il y avait « 1.500 agitateurs hors du périmètre de sécurité venus se battre ».
Il a qualifié les manifestations d' »insulte à la république ».
Que sait-on d’autre des manifestations ?
Le mouvement s’est développé sur les réseaux sociaux en réponse au soulèvement contre les impôts élevés et le coût de la vie, attirant les critiques de la politique économique du président Macron – qui était en Argentine ce week-end pour le sommet du G20.
Les manifestations comptent des partisans dans tout l’éventail politique, de l’extrême gauche à l’extrême droite. Macron accuse ses opposants politiques de « détourner » le mouvement pour bloquer son programme de réformes.
À mesure que le mouvement s’est développé sur les réseaux sociaux, il n’a pas de leader identifiable ni de revendication spécifique. Il y a beaucoup de coordination via Facebook et beaucoup de soutien du public.
Lors de la première manifestation, le 17 novembre, plus de 300 000 personnes sont descendues dans la rue.
La plupart des manifestants restent pacifiques, mais des centaines de personnes ont été blessées ces dernières semaines, dont beaucoup grièvement. Une personne est décédée après avoir été heurtée par un conducteur paniqué et un motocycliste a été tué quelques jours plus tard lorsqu’il a été heurté par une camionnette qui tentait d’échapper au chaos de la circulation.
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