Macron veut punir financièrement les parents de jeunes qui ont provoqué des émeutes en France

Le président et le gouvernement français veulent punir les auteurs, parfois très jeunes, des violences urbaines en France, mais ils étudient encore des hypothèses, comme l’idée récurrente du droit d’imposer des sanctions financières aux parents. « Il faut pouvoir sanctionner facilement et financièrement les familles dès le premier délit, une sorte d’indemnisation minimale du premier délit », a déclaré Macron lundi soir lors d’une visite dans un commissariat de la capitale.
Vendredi dernier, au plus fort des nuits de violences en réponse à la mort, le 27 juin, à Nanterre, Nahel, 17 ans, âgée de 17 ans, avait été abattue par un policier, invoquant la « responsabilité parentale » pour « garder les mineurs à domicile », qui constituent une grande partie des fauteurs de troubles ». « Ce n’est pas à la République de les remplacer », a-t-il insisté.
Mais lundi soir, alors que les violences s’atténuaient, Macron a déclaré qu’il prévoyait d’agir « au cas par cas » et « pas nécessairement » en suspendant la pension alimentaire.
Le ministre français de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a également pointé du doigt les parents, dans une circulaire envoyée aux parquets de tous les tribunaux de France. « Quand les parents peuvent exercer leur autorité parentale et qu’ils ne le peuvent pas, il y a une responsabilité pénale que je veux mettre en pratique », a-t-il dit, rappelant les peines envisagées : deux ans de prison et 30.000 euros d’amende.
Loin de faire l’unanimité au sein de la classe politique, les discours ont été qualifiés de « cyniques » par les politiciens de gauche.
Ali Rabeh, maire de Trappes, une commune à l’ouest de Paris avec un taux de pauvreté élevé, cité par l’agence de presse France-Presse (AFP), a reproché à Macron de « jeter de l’huile sur le feu ».
Rabeh a rappelé que la population des quartiers où se concentrent les violences est majoritairement constituée de « familles monoparentales » et a décrit des situations où la mère « travaille seule pour essayer de remplir le frigo », donc « elle n’est pas présente lorsque l’enfant quitte l’école ». et courir dans la rue ».
Lorsqu’un enfant fait l’objet d’une mesure éducative suite à une infraction, « un éducateur spécialisé vient accompagner la mère », explique-t-il. Mais « un très grand nombre de mesures éducatives ne sont pas mises en œuvre par le ministère de la Justice faute de moyens », a-t-il souligné.
Lorsqu’un enfant fait l’objet d’une mesure éducative à la suite d’un délit, a-t-il poursuivi, « un éducateur spécialisé encadrera la mère ».
La suspension des allocations familiales pour les parents d’enfants d’âge scolaire a été approuvée en 2010, sous le mandat de Nicolas Sarkozy, alors président français de droite.
Lors de la campagne de 2012, il a même promis d’étendre la peine aux jeunes contrevenants, mais a finalement été défait. Son successeur socialiste, François Hollande (2012-2017), a retiré la mesure.
Depuis, le parti de Nicolas Sarkozy, Os Republicanos (LR), a relancé l’idée au Sénat et à l’Assemblée nationale avec des projets de loi qui n’ont jamais vu le jour.
Certaines communes, comme la ville de Valence, dirigée par Nicolas Daragon (LR), ont voté des sanctions financières à l’encontre des familles de mineurs « rappelés à l’ordre ou condamnés pour trouble à l’ordre public », qui leur permettront de verser les prestations sociales de la ville payés sont refusés.
A Nice, une famille peut être expulsée de son logement social après la condamnation d’un proche, notamment pour trafic de drogue.
Au centre-droit, le président du Modem François Bayrou, principal allié de Macron, partage le principe d’une « sanction immédiate en cas de faux pas ».
« Il est clair que lorsqu’il s’agit de jeunes enfants, la sanction vise les familles », a-t-il déclaré à la radio française LCI, soulignant qu’il ne devrait y avoir aucune réponse consistant à « priver des enfants ». [as mães] partie du revenu minimum qui les fait vivre. » « Si on supprime les subventions et les aides sociales, on ajoute misère sur misère », a souligné le communiste Fabien Roussel à la chaîne de télévision France2.
Les policiers rencontrés lundi par Macron se sont eux aussi opposés à l’idée d’en appeler aux parents.
« Ce sont les commerçants, monsieur le président, qui leur demandent depuis deux jours de se calmer, car toute cette confusion nuit à leur commerce », ont-ils déclaré.

Victorine Pelletier

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