acte a eu lieu lors de la 12e journée de manifestations en France | Photo : THOMAS SAMSON/AFP
Des manifestants protestant contre la réforme controversée des retraites promue par le gouvernement d’Emmanuel Macron ont envahi le siège de l’empire du luxe LVMH à Paris avec des fusées éclairantes et des haut-parleurs ce jeudi (13), lors de la 12e journée de manifestations en France.
Les actes ont lieu à la veille de l’avis du Conseil constitutionnel sur la proposition et ont vu une nette diminution du nombre de participants : 380 000, selon le ministère de l’Intérieur, contre 570 000 la semaine dernière et plus d’un million le 19 mars. Selon l’exécutif syndical régissant les grèves et les manifestations, les actions de ce jeudi ont rassemblé plus de 1,5 million de personnes à travers le pays.
LVMH est une société holding qui détient des marques telles que Louis Vuitton, Tiffany, Moët & Chandon. Le PDG du géant du luxe, le Français Bernard Arnault, avec une fortune de 211 milliards de dollars, a récemment évincé Elon Musk, propriétaire de Tesla et Twitter, en tant que personne la plus riche du monde, selon le magazine Forbes.
L’invasion du siège de la holding, qui abrite un magasin Louis Vuitton, a été menée par des travailleurs des syndicats des chemins de fer, de la santé et de l’éducation, parmi de jeunes étudiants et des black blocs, scandant des slogans contre le capitalisme. Ils sont repartis une dizaine de minutes plus tard.
« Nous sommes venus ici pour donner symboliquement et pacifiquement au gouvernement l’idée de sortir de l’argent des poches des milliardaires », a déclaré Fabien Villedieu, militant de SUD-Rail, le syndicat des cheminots.
A l’issue des actions de ce jeudi dans la capitale française, le siège de la Banque de France (BNF) a été attaqué par des manifestants radicaux, qui ont lancé des feux d’artifice sur l’immeuble de la place des Bastille et barbouillé les murs de phrases telles que « tout a payé, Macron » et « taxer les riches ». A Bordeaux, des manifestants ont également tenté de mettre le feu au siège local de la Banque de France, mais ont été arrêtés par la police.
Au total, 36 personnes ont été interpellées et 156 ont été blessées à Paris. Dix agents de sécurité ont également été blessés. A Lyon, des affrontements entre manifestants et policiers ont fait des blessés, dont un journaliste du site d’information Actu. Les actions à Rennes ont été tour à tour marquées par des incendies de voitures dans les rues, tandis qu’à Nantes les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont duré près de deux heures. De nombreux actes ont également eu lieu à Marseille, Toulouse et Bordeaux.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a interdit les manifestations autour du siège du Conseil constitutionnel, où des soi-disant « sages » analysent depuis des semaines le texte de la réforme et son cheminement vers l’adoption.
La réforme de la sécurité sociale française a été imposée aux Français suite à la décision annoncée par le Premier ministre Elisabeth Borne de recourir à un recours constitutionnel jugé antidémocratique. L’article 49.3 de la Constitution française permet l’adoption des projets de loi présentés par le gouvernement même sans vote du texte par l’Assemblée nationale.
Ce vendredi (14) le Conseil constitutionnel rendra un avis sur la réforme. Il peut approuver le texte dans son intégralité, l’approuver avec des réserves ou le rejeter complètement. L’approbation de la réforme par le conseil serait une victoire pour le duo Macron-Borne qui pourrait raviver les mouvements de rue et prolonger encore la crise politique et sociale du pays. Dans ce cas, le texte est immédiatement annoncé.
Le rejet total de la réforme serait en revanche une victoire pour le mouvement syndical qui laisserait le Premier ministre français dans un coin. Laurent Berger, secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), a déclaré lors de la réunion à Paris que la lutte syndicale contre la réforme des retraites est « loin d’être terminée ». Il projette de grandes manifestations populaires le 1er mai.
La secrétaire générale de la Fédération générale du travail, Sophie Binet, a déclaré que « contrairement à ce qu’attend le gouvernement, le mouvement n’est pas encore terminé » et que Macron « ne pourra pas gouverner tant qu’il n’aura pas retiré cette réforme ». (FERNANDA MENA/FOLHAPRESS)
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