« Qu’il retourne en Afrique » ou « retourne en Afrique ». C’est la phrase prononcée par un député d’extrême droite à l’Assemblée nationale française lors de l’intervention d’un député noir, qui interrogeait la Gouvernement à propos d’une demande d’aide d’une organisation qui sauve des personnes en Méditerranée. La session parlementaire a été interrompue, ce qui est extrêmement rare en France, et le bureau du parlement et le bureau du parlement ont décidé de suspendre le député en question pendant 15 jours.
Le député de França Insubmissa (LFI, gauche radicale) Carlos Martens Bilongo, d’origine congolaise, a évoqué le « drame de l’immigration clandestine » dans l’hémicycle et posé des questions au gouvernement sur l’ONG SOS Méditerranéequi quelques heures plus tôt avait demandé de l’aide à Paris, Madrid et Athènes pour trouver des ports où 234 migrants et demandeurs d’asile secourus ces derniers jours pourraient débarquer alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe par bateau.
C’est lors de cette allocution, jeudi après-midi, que la phrase du député du Syndicat national (extrême droite) Grégoire de Fournas. Immédiatement, le Président de l’Assemblée générale, Yael Braun Pivet, a demandé à savoir qui avait parlé; peu après, les délégués ont scandé « Dehors ! Dehors ! Dehors ! », jusqu’à ce que Braun-Pivet lève la séance. « Ce n’est pas possible », a-t-il déclaré, pointant « la gravité des faits » et « l’émotion légitime » de l’Assemblée. .
« Je suis né en France, je suis un député français », a déclaré plus tard Bilongo, qualifiant l’expression de Fournas de « honteuse » et se disant « très triste ».
Le député de cassé Marine Le Pen a tenté de se défendre en arguant qu’elle faisait référence au « bateau qui transporte les migrants vers l’Europe » ou aux migrants. « Nous sommes face à une manipulation qui tente de déformer mes observations pour m’attribuer des propos dégoûtants par rapport à un confrère député français de la nation qui a la même légitimité que moi dans ces bancs », s’est-il défendu dans des déclarations aux journalistes. Mais Fournas a fini par s’excuser auprès de Bilongo pour le « malentendu ».
Estimant que les propos du député étaient « plus qu’inacceptables », a déclaré le chef de LFI, Jean-Luc Mélenchona écrit sur Twitter que Fournas devrait être expulsé de l’Assemblée nationale.
« Le racisme n’a pas sa place dans notre démocratie », a réagi la première ministre, Elisabeth Borne, notant que « bien sûr » l’Assemblée nationale « devra adopter des sanctions ».
L’Union nationale a accru sa présence à l’Assemblée lors des élections parlementaires Juin, un total de 89 sièges. Comme d’habitude, la question de l’immigration a été mise en avant dans les campagnes du parti pour les deux élections de cette année, la législative et la présidentielle. L’une des propositions de Marine Le Pen était d’organiser un référendum pour réduire significativement l’immigration vers la France.
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