Sabine, née en Suisse en 1924 et naturalisée française en 1995, a vécu à Paris, dernière élève de l’école humaniste française. C’est dans la capitale française, boulevard Murat, qu’il a fondé son atelier au début des années 1950, précise son équipe.
Comme Doisneau, Boubat, Willy Ronis et Izis, Sabine Weiss a immortalisé la vie simple des gens, sans ostentation et sans arrogance.
« Je n’ai jamais pensé que je faisais de la photographie humaniste. Une bonne photo doit bouger, être bien composée et bien organisée », a-t-elle déclaré au journal La Croix.
Lauréate du Women in Motion Photography Award 2020, Sabine Weiss est apparue dans plus de 160 expositions à travers le monde.
Sabine Weiss, née le 23 juillet 1924 sous le nom de Weber à Saint-Gingolph, au bord du lac Léman, achète son premier appareil photo à 12 ans avec son argent de poche. Il apprend le métier à l’âge de 16 ans dans un célèbre atelier genevois. Il arrive à Paris en 1946 et commence à travailler pour le photographe de mode Willy Maywald.
Pionnière de la photographie d’après-guerre, au parcours éclectique et amoureuse à la fois de la couleur et du noir et blanc, elle a vu sa carrière décoller dans le Paris des années 1950.
– « Artisan de la Photographie » –
« Dès le début, j’ai dû vivre de la photographie, ce n’était pas quelque chose d’artistique », a déclaré Weiss dans une interview à l’AFP en 2014. « C’était un métier, j’étais un artisan de la photographie », a-t-elle déclaré.
L’année de son mariage, 1950, il ouvre son atelier dans le 16ème arrondissement. A la même époque, Doisneau la présente au magazine Vogue et à l’agence Rapho (aujourd’hui Gamma-Rapho). Puis elle commence à fréquenter les milieux artistiques de l’époque et campe Stravinsky, Britten, Dubuffet, Léger ou Giacometti.
Elle a travaillé pour des magazines renommés tels que Newsweek, Time, Life, Esquire et Paris-Match et a réussi dans les types de disques les plus divers : du reportage (elle a beaucoup voyagé), à la publicité et à la mode, en passant par le divertissement et l’architecture.
Dotée d’une personnalité discrète et moins connue du grand public que d’autres photographes de sa génération, cette pétillante femme d’un peu plus d’un mètre quatre-vingt dit n’avoir jamais connu de discrimination sexuelle.
« J’ai découvert en elle non seulement de la compassion, mais aussi une tendresse et une douceur que les hommes n’avaient pas », a déclaré mercredi à l’AFP le photographe et documentariste français Raymond Depardon.
– Des morgues aux photos de mode –
Surtout, Weiss sillonne inlassablement la capitale française, parfois avec son mari, le peintre américain Hugh Weiss, souvent la nuit, pour figer des instants fugaces : ouvriers en action, baisers secrets, va-et-vient dans le métro… Avec son appareil photo, elle a affirmé qu’elle aimait capturer les enfants, les mendiants ou les sourires avec lesquels elle passait dans la rue.
« En photographie, j’ai tout fait », a-t-il déclaré à l’AFP dans une interview en 2020.
« A cette époque, la capitale était couverte d’un beau brouillard la nuit », se souvient-il.
« Je suis allé dans des morgues, des usines, j’ai photographié des gens riches, j’ai pris des photos de mode (…) Mais il ne reste que les photos que j’ai prises rien que pour moi, sur la promenade », a-t-il ajouté.
Productif et généreux, il a légué en 2017 environ 200 000 négatifs et 7 000 planches contact au Musée de l’Élysée à Lausanne. « Je ne sais pas combien de photos j’ai prises », confiait-il à l’AFP en 2014, « de toute façon, ça ne veut pas dire grand-chose ».
Connue pour son habileté avec la photographie en noir et blanc, Weiss a salué l’arrivée des appareils photo numériques, mais pas le selfie.
« Les gens ne photographient plus le monde qui les entoure, ils se photographient eux-mêmes », explique-t-il à l’AFP.
« Dites aux gens de prendre des photos… de leur environnement. Dis ça, insista-t-il.
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