Avant la fin de l’année 2022 et une partie de l’année prochaine, nous devrons nous passer de l’un des meilleurs joueurs français : Dorian de Meyer. Touché à la hanche, le grand joueur de padel Mérignac décide de suspendre sa saison pour régler un problème de santé.
nous dit-il.
« Même blessure qu’Andy Murray »
Padel Magazine (PM) – Vous avez une blessure qui vous oblige à quitter le terrain. dites-nous.
Dorian de Meyer (DDM) – Il y a cinq mois, lorsque nous avons disputé notre premier tournoi sur le circuit international avec Thomas Vanbauce au FIP Star de Trani, j’ai ressenti une vive douleur à l’aine du côté droit.
A mon retour en France, on m’a diagnostiqué un conflit de hanche, une pathologie osseuse grave due à une malformation congénitale qui provoque une usure très précoce du cartilage (ce qui est mon cas). C’est une maladie qui touche de nombreux sportifs de haut niveau. L’un des plus célèbres est Andy Murray, qui s’est fait remplacer une hanche après plusieurs tentatives de chirurgie conservatrice (il est tout de même le 43e joueur mondial).
Cinq mois plus tard, j’ai décidé de me faire opérer pour essayer de régler le problème. Le fait que je n’aie pas été convoqué pour le podium de l’équipe de France n’a fait que précipiter ma décision.
« J’ai menti à mon équipe »
PM – Quel a été l’impact de cette douleur sur vos matchs ? Qui sait?
MDD- N’ayant jamais été blessé auparavant, j’ai d’abord eu du mal à accepter que je puisse être touché par une telle pathologie et j’ai donc refusé de l’affronter.
Nous avons décidé avec mon entraîneur Jean-Thomas Peyrou d’arrêter l’entraînement physique car nous pensions que cela pouvait être la cause de la douleur.
J’ai continué à jouer et parce que la douleur ne partait pas, j’ai menti à mon équipe. J’ai dit que je n’avais plus de douleur depuis que j’avais arrêté de m’entraîner et que je pouvais jouer.
La réalité est que la douleur était toujours là, elle ne s’est jamais arrêtée. Parfois j’avais moins mal (pas d’explication rationnelle) et parfois ça revenait avec beaucoup de force. C’était très cyclique.
J’ai serré les dents dans de nombreux matchs depuis… C’est impensable de justifier nos récentes défaites avec cette douleur, mais cela a certainement joué un rôle. J’ai réalisé que même si mes mouvements n’étaient pas affectés, la douleur atteignait mon esprit et ma clarté. Ces derniers temps Thomas ne me reconnaissait plus dans mes valeurs sportives comme la combativité sur le terrain, j’avais tendance à « lâcher prise » quand les matchs se corsaient et c’était impensable avant.
« Je pourrais avoir ma place »
PM – Vous nous dites en avant-première que vous n’avez pas été retenu pour le stade prolongé de l’équipe de France, contrairement à votre partenaire. Comment avez-vous appris la nouvelle ?
MDD- C’est compliqué, ce que je peux dire, c’est que je ne me sens pas moins fort (ou plus fort) que certains des joueurs qui ont été pris. Je pense que je pourrais aussi bien avoir ma place. Mais nos derniers résultats ne sont pas à notre niveau et donc la décision en elle-même est compréhensible et justifiée.
Forcément je vois une injustice dans le fait que Thomas soit là et pas moi, car on a commencé le padel ensemble, on a évolué ensemble pendant cinq ans de « non classé » à la 10ème place en France et tous nos meilleurs résultats qu’on a eu en équipe .
Mais j’accepte la décision, je me suis secoué la hanche en pensant que j’étais pris au camp, et j’ai finalement décidé de mettre fin à ma saison maintenant et de me faire soigner d’urgence.
Le but est de revenir le plus vite possible, de développer mon jeu, de gagner dans l’agressivité, pour que je puisse intégrer le groupe sur le long terme.
On a beaucoup discuté avec Thomas et JT et pour mon bien et pour optimiser mon retour au plus vite, on a décidé de ne pas jouer le Championnat de France ni le dernier P2000.
PM – Après tout, c’est peut-être une chance de retrouver la santé et même de revenir potentiellement plus fort ?
MDD- C’est exactement comme ça que je vois les choses. On peut dire que tout était préparé pour que je me fasse opérer : ne pas être emmené au camp et le fait qu’on soit en fin de saison.
Je ne sais pas si je serai plus fort, mais la vérité est que je ferai de mon mieux pour revenir le plus tôt possible et essayer de m’améliorer.
Prendre du recul dans mon jeu, dans mes qualités, dans mes défauts, voilà ce qui va dicter mon quotidien pour les 6 à 8 prochains mois.
J’ai vraiment envie de mettre ce « stop » au service de mon équipe. Je vais intensifier mon travail avec notre préparateur mental, il le faut vraiment.
PM – Est-ce la fin française « Tello / Chingotto » ?
MDD- Je ne doute pas que Thomas puisse jouer sans moi.
Thomas est un joueur brillant avec des qualités très exceptionnelles et sans lui je n’aurais jamais atteint ce niveau. Comme ça il trouvera (très) facilement quelqu’un pour me remplacer pendant ma convalescence, je ne suis pas inquiet.
Cependant, nous avons parlé pendant longtemps et il ne s’agit pas de rompre.
Nous avons démarré ce projet ensemble pour l’aventure humaine et c’est ce qui nous fait vibrer. Il compte sur moi pour accélérer ma rééducation d’athlète professionnel et j’ai bien l’intention de lui prouver que j’ai envie de revenir.
J’envisage également d’intégrer le CERS (Centre Européen de Rééducation Sportive) au Cap Breton pour m’entourer de professionnels spécialisés dans les sportifs de haut niveau et ainsi bénéficier du meilleur encadrement possible pour revenir au plus vite à 100%.
Si ma convalescence se passe mal ou si un an ou deux après mon retour les résultats ne sont pas là, on réfléchira à prendre les bonnes décisions, mais pour l’instant ce n’est pas à discuter, ce n’est que le début du French Tello/Chingotto (rires ).
[Operado com sucesso na sexta-feira, Dorian está começando sua convalescença.]
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Parce que le padel fait partie de sa vie. On le voit souvent sillonner la France pour couvrir les grands rendez-vous du padel français.
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