Air France 447 : la justice tranche aujourd’hui sur les responsabilités dans le crash du vol Rio-Paris ; rappelez-vous le cas | Rivière

La justice française se prononcera ce lundi sur la responsabilité pénale d’Air France et d’Airbus dans le crash du vol 447 parti de Rio de Janeiro en 2009 à destination de Paris, la capitale de la France. La compagnie aérienne et le constructeur aéronautique font face à des accusations d’homicide involontaire, lorsqu’il n’était pas prévu de tuer, pour l’accident qui a tué 228 personnes.

  • Vol Rio-Paris : Air France estime que la formation des pilotes était suffisante
  • Le jugement tombe aujourd’hui : Les procureurs se sont abstenus de demander une condamnation pour accident contre Airbus et Air France

Les compagnies nient tout dysfonctionnement qui aurait pu provoquer le crash. En cas de condamnation, à l’issue d’un procès marqué par des débats très techniques, des rapports sur les vies affectées par le drame et la révolte de certaines parties civiles, chacune d’entre elles pourrait être condamnée à une amende de 1,2 million de reais.

L’avion s’est écrasé dans l’océan Atlantique il y a 13 ans le 1er juin, quelques heures après avoir décollé de la capitale de Rio de Janeiro. Avec 228 morts – tous les 216 passagers plus 12 membres d’équipage – l’accident est le plus meurtrier de l’histoire de l’aviation commerciale française. L’épave de l’avion a été retrouvée deux ans seulement après le crash à une profondeur de 3 900 mètres.

Le contenu des boîtes noires a confirmé que l’accident avait été causé par le gel des sondes de vitesse lors d’un vol de croisière, dans une zone de conditions météorologiques défavorables appelée la zone de convergence intertropicale. Le problème a conduit les appareils à transmettre des informations d’altitude incorrectes, provoquant la perte de contrôle de l’avion par les pilotes.

Par la suite, une enquête a révélé que des dommages similaires aux sondes s’étaient produits avant l’accident, soulevant des questions sur l’attitude des entreprises face à l’erreur et si cela aurait pu influencer le crash du vol 447. D’octobre à décembre dernier, ce rôle de la compagnie aérienne et du constructeur a été analysé dans le jugement, dont la décision sera annoncée aujourd’hui.

  • Vol d’essai Rio-Paris : Airbus décline toute responsabilité

Faits saillants du processus du vol 447

Dans 10 octobre 2022, la grande salle d’audience du tribunal de Paris était divisée en deux parties : à gauche se trouvent les parents et amis des victimes ; et sur les bons collaborateurs et experts d’Airbus et d’Air France.

Au début du procès, après que la juge en chef Sylvie Daunis a lu chacun des noms des 228 morts, la directrice d’Air France Anne Rigail et le directeur général d’Airbus Guillaume Faury ont exprimé leur « sympathie », « respect » et « estime » pour les victimes. ‘ parents. Tous deux affirment que les entreprises n’ont commis aucune erreur. Les discours ont provoqué de vives réactions de la part des personnes endeuillées, avec des exclamations de « honte à vous ! résonne à travers le public.

Jour après jour, les spécialistes ont reconstitué, seconde par seconde, les 4 dernières minutes et 23 secondes du vol après le gel des sondes Pitot. Les derniers mots et sons des pilotes du cockpit, émanant des boîtes noires, sont joués à huis clos 17 octobre.

« Ils étaient complètement incompréhensibles », rapporte Corinne Soulas, qui, comme toutes les personnes présentes, a perdu sa fille, choquée et émue. A chaque audience, des témoignages tentent de démêler les agissements des pilotes cette nuit-là. Et les échecs des sondes Pitot, qui s’étaient multipliés dans les mois qui avaient précédé le drame, avaient fait scruter à l’époque la réponse d’Airbus et d’Air France, ainsi que celle des autorités de contrôle.

Dans 9 novembre, le temps des interrogatoires approche. Représentant d’Air France, l’ancien pilote en chef Pascal Weil défend l’innocence de la compagnie et refuse de blâmer les pilotes ou Airbus. Après lui, il y a le témoignage de Christophe Cail, ancien pilote d’essai, qui affirme qu’Airbus a correctement évalué le risque à l’époque et que l’accident serait lié à des « erreurs » de l’équipage.

« Auriez-vous pu faire mieux ? demande l’avocat Alain Jakubowicz lors de l’audience mouvementée. « Je pense que j’aurais pu faire mieux », déclare Cail.

Par 23 novembre, des dizaines de proches de victimes témoignent alors qu’ils rendent hommage à leurs proches décédés et parlent du préjudice irréparable de leurs pertes violentes. Beaucoup se souviennent d’un long chemin de deuil, aggravé par la médiatisation mondiale de la catastrophe, le manque de corps à enterrer, les étapes du processus judiciaire.

Deux soeurs et un frère de l’un des trois pilotes en fuite, David Robert, rendent hommage à un homme « exemplaire » qui « a tout fait pour sauver l’avion ». « Ce ne sont pas seulement 228 vies, mais au moins le double, voire le triple, que nos vies ont été détruites », assure Gwénola Roger, qui a perdu son fiancé Nicolas Toulliou.

le matin de 7 décembre, les deux représentants du ministère public se lèvent. Evoquant un « drame incomparable » dans l’introduction, ils développent ensuite un recueil de faits de cinq heures. En milieu d’après-midi, ils tranchent : « nous ne sommes pas en mesure de demander la condamnation d’Air France et d’Airbus ».

La décision scandalise les partis bourgeois, qui répondent par des applaudissements ironiques. « A quoi sert la justice ? » entendez-vous clairement. La défense demande que l’affaire soit classée et le procès se termine le 8 décembre.

Louvel Lucas

"Praticien de la bière primé. Étudiant sympathique. Communicateur passionné. Fanatique de l'alcool."

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *