L’anthropologue, philosophe et professeur français Bruno Latour est décédé samedi soir (8) dimanche à l’âge de 75 ans. L’information a été confirmée au journal français Le Monde par des membres de la famille et par la maison d’édition La Découverte.
L’un des intellectuels français les plus importants de sa génération, Latour était un penseur dans les domaines de la philosophie naturelle et de l’écologie politique.
Il est né le 22 juin 1947 dans une famille de négociants en vins à Beaune, dans le centre-est de la France.
Il a étudié la philosophie et l’anthropologie. Il enseigne ensuite dans des écoles techniques en France, mais aussi à l’étranger, principalement en Allemagne et aux États-Unis, où il est professeur invité à Harvard.
Il fut l’un des premiers intellectuels à comprendre l’importance de la pensée écologique. Cependant, il est surtout reconnu dans le monde anglo-saxon et plusieurs de ses ouvrages sont d’abord publiés en anglais.
Son œuvre a reçu le prix Holberg en 2013 et le prix de Kyoto en 2021. Selon le jury du prix Holberg pour les sciences sociales, il était considéré comme « créatif, plein d’humour et imprévisible ».
Entre autres choses, l’intellectuel s’est intéressé aux questions de gestion et d’organisation de la recherche et, d’une manière générale, à la manière dont la société produit des valeurs et des vérités.
Parmi ses ouvrages traduits en portugais figurent : « Where I Am : Lessons From Confinement For Land Use » (2021) ; « Jubilé ou les tourments du discours religieux » (2020) ; « Politique de la nature : comment associer la science à la démocratie » (2018).
Il était décrit par le journal New York Times en 2018 comme « le plus célèbre et le plus méconnu des philosophes français ».
Après avoir annoncé sa mort, le président français Emmanuel Macron a prononcé un éloge funèbre sur Twitter, décrivant Latour comme « un esprit humaniste et pluriel, reconnu dans le monde avant d’être reconnu en France ».
Dans une interview pour Feuille en 2020, il a déclaré que si le Brésil trouve la solution pour lui-même, il sauvera le reste du monde.
À cette occasion, il a lié les crises multiples auxquelles nous sommes confrontés au dilemme environnemental – qui pour lui n’était plus une crise, mais une mutation – et a soutenu que le déni climatique, qui a commencé dans les années 1990, sous-tend l’évasion de la réalité, un phénomène qui ont conduit aux élections de Donald Trump et de Jair Bolsonaro et cela s’est traduit par le déni de la pandémie.
Pour lui, aucun autre pays n’a à faire face à des crises aussi extrêmes que le Brésil, « où tout est visible qui sera important dans les décennies à venir ».
En 2021, il déclare à l’AFP que le changement climatique et la crise pandémique révèlent une lutte entre « classes géosociales ». « Le capitalisme a creusé sa propre tombe. Il s’agit maintenant de la réparer », a-t-il déclaré.
Il résume son travail pour le grand public dans certains de ses ouvrages et élargit son auditoire avec des essais sur la politique.
Dans un essai, il a défendu l’hypothèse que « depuis cinquante ans on n’a compris les positions politiques que si l’on a mis le problème climatique et son déni au centre de l’attention ».
« C’est comme si une grande partie des classes dirigeantes en étaient venues à la conclusion qu’il n’y aurait plus de place sur Terre pour elles et le reste de ses habitants. Ce serait l’explosion des inégalités, le degré de dérégulation, la critique de mondialisation et surtout le désir désespéré de revenir à l’ancienne protection de l’État-nation », a-t-il déclaré.
Il fut aussi l’un des créateurs de la théorie, nouvelle en sociologie, du « réseau d’acteurs » qui considère les objets (ou « non-humains ») et les discours en plus des personnes, elles aussi considérées comme des « acteurs ». « .
« Maven du bacon indépendant. Étudiant. Fan extrême de la culture pop. Joueur amateur. Organisateur. Praticien de Twitter. »