G1 – Le journal Charlie Hebdo avait déjà été attaqué à cause d’une caricature de Mahomet

Des photos d’archives montrent des caricaturistes du journal « Charlie Hebdo » tués dans l’attaque. De gauche à droite : Georges Wolinski (en 2006), Jean Cabut – Cabu (en 2012), Stéphane Charbonnier – Charb (en 2012) et Tignous (en 2008) (Photo : Bertrand Guay, François Guillot, Guillaume Baptiste/AFP)

L’hebdomadaire français Charlie Hebdo a été la cible d’une attaque d’hommes armés ce mercredi (7), tuant douze personnes : dix journalistes et deux policiers. La publication a été attaquée en 2011 après avoir publié des caricatures du prophète islamique Mahomet.

En novembre de la même année, une bombe incendiaire est lancée sur les locaux du journal dans le 11e arrondissement de Paris. Il n’y a pas eu de victimes et personne n’a revendiqué l’attaque, qui a eu lieu quelques heures avant que le numéro de « Charlie Hebdo » ne parvienne dans les kiosques à journaux avec une bande dessinée représentant Mahomet en couverture et une bulle disant « 100 coups de fouet si vous ne le faites pas ». mourir ‘. en riant. »

L’hebdomadaire, connu pour son traitement irrévérencieux des questions politiques et des personnalités religieuses, portait le titre « Sharia Hebdo », faisant référence à la charia islamique, et a déclaré que l’édition de cette semaine avait été éditée par Mohammed.

Au lendemain de l’attentat de 2011, le journal avait reproduit le dessin ainsi que d’autres caricatures dans un supplément spécial distribué aux côtés de l’un des principaux journaux du pays. « Charlie Hebdo » a défendu « la liberté de plaisanter » dans le supplément de quatre pages qui entoure les exemplaires du quotidien de gauche « Libération ».

En 2006, de nombreux musulmans ont été irrités par la réimpression des caricatures du prophète initialement publiées dans le journal danois Jyllands-Posten. A l’époque, la police avait dû être mobilisée pour protéger la rédaction.

Selon la BBC, le rédacteur en chef du journal, Stéphane Charbonnier, tué dans l’attaque, avait déjà reçu des menaces de mort et disposait d’un garde du corps depuis trois ans.

Couverture de Couverture de « Charlie Hebdo » de 2011 avec une satire du prophète Mahomet (Photo: AFP)

Charlie Hebdo a été fondé en 1970, en remplacement de « Hara Kiri », un hebdomadaire au ton « stupide et maléfique », fondé par Cavanna – décédé l’année dernière – et Georges Bernier.

La première ligne est anticléricale et fait la satire de l’ordre bourgeois, mais elle cherche avant tout à faire rire les lecteurs avec un humour impitoyablement mordant.

En 1970, le journal mélangeait le drame d’une discothèque où 146 personnes sont mortes avec la mort de Charles De Gaulle et titrait « Bal tragique à Colombey (lieu où est mort le général) : un mort ». Le gouvernement a immédiatement interdit la distribution de Hara Kiri.

La rédaction opte alors pour une nouvelle formule éditoriale mêlant la bande dessinée à des positions proches de celles de Hara Kiri, mais sous un nouveau titre, Charlie Hebdo, faisant référence à Charlie Brown, Charlie from Peanuts, la célèbre bande dessinée américaine de Charles Schulz.

Stéphane Charbonnier (dit Charb), rédacteur en chef et caricaturiste du magazine Stéphane Charbonnier (dit Charb), rédacteur en chef et caricaturiste de « Charlie Hebdo », est visible sur une photo de décembre 2012 présentant sa nouvelle bande dessinée intitulée « La vie de Mahomet » à Paris (Photo : François Guillot/AFP)

De nombreux procès en diffamation ont eu lieu au cours de la longue histoire du pays. Les procès de l’Église, des hommes d’affaires, des ministres ou des célébrités qui furent les cibles permanentes de sa satire aboutirent finalement à la parution d’une publication qui avait perdu de nombreux lecteurs en 1981, année de l’élection du socialiste François Mitterrand.

Il a fallu onze ans avant que Charlie Hebdo soit réédité en 1992. Depuis, le journal ouvre ses colonnes aux meilleurs caricaturistes irrévérencieux de France, de Wolinski à Cabu, tous deux tués dans l’attentat.

L’édition 2006, qui reproduisait des caricatures de la presse danoise, a réalisé des ventes record de 400 000 exemplaires. Jusqu’au jour de l’attentat, le journal, en difficulté financière, publiait environ 30 000 exemplaires par semaine.

Droit de se moquer
« Nous pensions que les lignes avaient changé et que peut-être il y aurait plus de respect pour notre travail de satire, notre droit à la moquerie. La liberté de bien rire est aussi importante que la liberté d’expression », a déclaré Stéphane Charbonnier, rédacteur en chef de l’Hebdo. temps. , dans le supplément de « Liberatión ».

Le rédacteur en chef de Charlie Hebdo montre un dessin controversé lors de l'attentat de 2011 (Photo : Alexander Klein/AFP)Le rédacteur en chef de Charlie Hebdo montre un dessin controversé lors de l’attentat de 2011 (Photo : Alexander Klein/AFP)

Le journal a publié à d’autres occasions des caricatures représentant le prophète, dont certaines le représentant dans des poses pornographiques, selon le journal britannique The Guardian, qui citait également une caricature faisant référence au groupe djihadiste État islamique. Le dessin, publié en octobre, montre un militant djihadiste masqué égorgeant un homme agenouillé en disant: « Je suis le prophète, espèce de brute ». Le décapiteur répond : « Ferme ta bouche, espèce d’infidèle ».

De nombreux musulmans estiment que toute représentation de Mahomet est offensante. En 2005, la publication de caricatures de Mahomet dans un journal danois a déclenché un soulèvement dans le monde musulman au cours duquel au moins cinquante personnes ont été tuées.

La France compte la plus grande communauté musulmane d’Europe, avec environ cinq millions d’habitants sur une population totale de 65 millions. Le pays a une profonde tradition de laïcité officielle et a adopté cette année une interdiction pour les femmes de porter le voile couvrant le visage en public, ce qui est contesté devant les tribunaux.

Avec l’AFP

Sharon Carpenter

"Ninja de la culture pop. Lecteur. Expert du café. Spécialiste de la bière hardcore. Troublemaker. Fier communicateur. Joueur en herbe. Fanatique de zombies. Introverti."

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *