Google signe un accord de compensation avec les médias français pour l’utilisation de contenus | Technologie

Google a signé un accord ouvrant la voie à une indemnisation de la presse française au titre des « droits voisins », similaire au droit d’auteur créé en 2019 qui avait déclenché de vives négociations avec les entreprises de médias.

L’accord a été signé entre Google et l’Alliance de la Presse d’Information Générale (Apig), la principale association professionnelle de la presse française, représentant Journaux nationaux et régionaux

« Apig et Google annoncent aujourd’hui un accord sur la compensation des droits voisins en droit français », ont annoncé les deux parties dans un communiqué publié jeudi (21), soulignant qu’il « l’aboutissement de plusieurs mois de négociations dans le cadre établi par l’Autorité de la concurrence

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Cet accord « définit le cadre dans lequel Google négociera des accords de licence individuels avec les membres de l’Apig » pour les publications reconnues « d’information politique et générale », ont expliqué les signataires.

Les contrats « couvrent les droits connexes et donnent également aux journaux l’accès à News Showcase », un programme récemment lancé par Google qui rémunère les médias pour une sélection de contenus.

On ne sait pas combien cette redevance peut représenter dans les revenus de la presse française, car le les informations financières de l’accord sont confidentielles† Interrogés par l’agence AFP, Google et Apig n’ont fourni aucune précision à ce sujet.

Une demande similaire en Australie a incité Google à menacer de bloquer son moteur de recherche dans le pays. La société s’oppose à un projet de loi qui obligerait les médias australiens à payer pour l’utilisation de son contenu.

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Selon le communiqué, la redevance sera calculée individuellement et « sur la base de critères tels que, par exemple, la contribution à l’information politique et générale, le volume quotidien de publications ou encore l’audience mensuelle sur Internet ».

Pour Pierre Louette, PDG des Echos – Le Parisien et président de l’Apig, l’accord marque « la reconnaissance effective des droits voisins des éditeurs de presse et le début de leur rémunération par les plateformes numériques pour l’utilisation de leurs publications ».

De son côté, le patron de Google France, Sébastien Missoffe, y voit la confirmation d’un « engagement » du groupe qui ouvre « de nouvelles perspectives » pour les éditeurs de presse.

Apig et Google ont fait du chemin : fin 2019, la presse française accusait Google de ne pas respecter les droits voisins, similaires au droit d’auteur, créés par une directive européenne et qui conduiraient à une meilleure répartition des revenus numériques entre les journaux et l’information agences.

Peu après l’entrée en vigueur de ce nouveau droit en France, Google a unilatéralement décidé d’indexer les journaux qui refusaient de laisser explorer gratuitement leurs contenus (titres, extraits d’articles et vignettes) dans leurs résultats de recherche.

La presse française s’est tournée vers l’autorité de la concurrence, qui en avril 2020 a chargé Google de négocier « de bonne foi » avec les éditeurs, une décision confirmée par la cour d’appel de Paris.

C’est dans ce contexte de négociations que Google a déclaré en octobre 2020 qu’il était proche d’un accord-cadre avec l’Apig, et en novembre qu’il avait scellé les premiers accords individuels (Le Monde, Le Figaro, Libération et Express).

Cet accord-cadre, valable trois ans, ne s’applique pas à l’ensemble de la presse écrite française, notamment les agences de presse.

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Madeline Favre

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