Le texte, approuvé par le Sénat après passage à l’Assemblée nationale, arrive après la demande de « grâce » du président Emmanuel Macron en septembre 2021 à ces Algériens qui ont combattu aux côtés de l’armée française, mais se sont retrouvés « abandonnés » ressentis par la France.
La blessure laissée par cette guerre, qui fit près de 500 000 morts entre 1954 et 1962, reste ouverte, comme en témoignent les débats lors des travaux parlementaires et la tension enregistrée au sein de la communauté « harki » en France.
« Nous avons avancé sur le chemin de la réconciliation et de la mémoire qui, on le sait, sera long », a déclaré la rapporteure du Sénat Marie-Pierre Richer de l’opposition de droite.
Le texte reconnaît « les conditions d’accueil indignes » réservées aux 90.000 « harkis » et leurs familles qui ont fui l’Algérie après l’indépendance de l’ancienne colonie française et la signature des accords d’Evin le 18 mars 1962.
Près de la moitié d’entre eux se sont retrouvés à la campagne ou dans des zones forestières. « C’étaient des lieux d’exil où étaient blessés, traumatisés et parfois tués », a déclaré l’ancienne ministre des combattants Genevive Darrieussecq, parlant d’une « page sombre » pour la France.
Le projet de loi prévoit un « recouvrement » des dommages compris entre 2 000 et 15 000 euros. Le gouvernement estime qu’environ 50 000 personnes en bénéficieront pour un coût global de 310 millions d’euros.
Outre le montant des indemnisations, une autre critique porte sur le fait qu’elle a laissé de côté les 40 000 « harkis » qui se sont retrouvés dans les zones urbaines, mais privés de liberté de mouvement et dans des conditions précaires.
Jusqu’à 200 000 « harkis » ont servi dans l’armée française pendant le conflit entre 1954 et 1962. Depuis 2003, ils sont honorés chaque année le 25 septembre, date qui sera également inscrite dans la loi.
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