La Première ministre française Élisabeth Borne a mis en garde dimanche contre le « risque » auquel la France serait confrontée si l’alliance centriste du président Emmanuel Macron perdait sa majorité absolue au parlement face à un front de gauche et une droite extrêmement forte.
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« Cette configuration fait courir un risque à notre pays », a assuré Borne, qui a promis de rechercher « une majorité d’action » à partir de ce lundi (20). « Il n’y a pas d’alternative à cette union pour garantir la stabilité du pays. »
Les premières prévisions des instituts de recherche indiquent que Macron risque de perdre la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Pour gouverner, il devra donc négocier avec des partis qui ne font pas partie de sa coalition.
Les Français ont voté pour décider de faciliter ou non le second mandat du président centriste avec une nouvelle majorité absolue de députés, après plusieurs mois de marathon électoral.
Au total, 48,7 millions de Français avaient le droit de voter, mais il est fort probable que le taux d’abstention ait dépassé les 50 %, tout comme au premier tour.
Le résultat du second tour des élections législatives a été crucial pour Macron, qui a été réélu le 24 avril pour cinq ans supplémentaires, pour mettre en œuvre son programme de réformes à caractère libéral, comme le relèvement de l’âge de la retraite de 62 à 65 ans.
La Banque Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale (Nupes), premier front de gauche depuis 25 ans, rassemblant gauche radicale, écologistes, communistes et socialistes, devrait accroître sa présence aux législatives. Son chef est l’homme politique expérimenté Jean-Luc Mélenchon.
La gauche a qualifié l’élection de « troisième tour » de l’élection présidentielle, car les Français ont voté pour le centre pour empêcher leur rivale d’extrême droite Marine Le Pen d’arriver au pouvoir, pas pour leurs idées.
L’objectif est de priver Macron de majorité et de le contraindre à nommer Mélenchon Premier ministre. Nupes tente ainsi d’interrompre le programme du président et d’appliquer son propre programme, comme la hausse du salaire minimum à 1 500 euros net par mois.
Le vote de dimanche met fin à un cycle électoral crucial pour l’évolution de la France au cours des cinq prochaines années. Les prochaines élections au Parlement européen auront lieu en 2024.
L’arrivée du centriste Macron en 2017 a choqué le conseil politique français, qui est désormais divisé en trois blocs principaux – la gauche radicale, le centre et l’extrême droite – sans compter les partis traditionnels au pouvoir.
Après le désastre de la présidentielle, le Parti socialiste (PS) a décidé de rejoindre le front dirigé par Mélenchon, malgré le mécontentement de ses anciens dirigeants, et les Républicains fragilisés espèrent détenir la clé pour former des majorités avec Macron au parlement.
Le parti d’extrême droite de Le Pen a déjà avancé dans sa volonté de s’opposer vigoureusement au président, réussissant à former son propre caucus parlementaire pour la première fois depuis 1986, selon les sondages.
Alors que la négociation est courante dans la plupart des démocraties en l’absence d’une majorité stable au parlement, l’adoption de lois deviendrait un casse-tête pour le parti au pouvoir en France.
Dans la dernière partie de la campagne, l’alliance de Macron a mis en garde contre le chaos que serait de gouverner à la majorité simple et surtout le « danger » d’une arrivée au pouvoir du front de gauche.
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