La zone franche de Madère viole les règles européennes. Les entreprises devront restituer les prestations – Économie

Vendredi 4 décembre, la Commission européenne a clôturé une enquête approfondie lancée en 2018 sur le régime de la zone franche de Madère et a conclu que le régime d’incitation fiscale aux entreprises violait les règles européennes en matière d’aides d’État.

En effet, les avantages fiscaux ne pouvaient être accordés qu’aux entreprises qui créaient des emplois à Madère et des activités effectivement exercées dans la région, des conditions qui, selon Bruxelles, n’étaient pas remplies.

« L’enquête de la Commission a montré que des allégements fiscaux ont été appliqués à des entreprises qui n’ont apporté aucune contribution réelle au développement de la région », indique le communiqué. Commission européenne dans la décision.

Bruxelles explique que pour le calcul du montant de l’aide au titre de ce régime particulier, le Portugal a pris en compte les emplois créés « hors de la zone franche de Madère et même hors UE » et que les emplois à temps partiel étaient également comptabilisés comme emplois à temps plein. De plus, certains administrateurs ont été « enregistrés comme salariés dans plus d’une entreprise bénéficiaire du plan, sans méthode de calcul adéquate et objective ». Quant aux avantages tirés de la réduction d’impôt, ils n’étaient également « pas limités à ceux liés à l’activité réellement et matériellement exercée à Madère ».

Le Portugal devra donc réclamer les avantages indus, majorés des intérêts, aux entreprises qui n’ont pas rempli les conditions fixées. La Commission explique qu’il s’agit d’entreprises qui ont reçu plus de 200 000 euros dans le cadre du régime de soutien de la zone franche de Madère et qui ne démontrent pas que leur revenu imposable ou les emplois créés sont liés à des activités effectivement exercées dans la région exécutée.

Bruxelles souligne qu’aucune amende n’est prévue pour ces entreprises, mais que les aides « incompatibles » doivent être récupérées sans délai afin d' »éliminer la distorsion de concurrence » causée par les avantages.

Le montant total à récupérer par l’État portugais n’a pas été quantifié et seul un délai de huit mois a été fixé pour le processus de restitution des aides indues par les entreprises.

« Il appartient maintenant au Portugal de déterminer le montant à récupérer auprès de chaque bénéficiaire individuel, selon la méthode définie dans la décision de la Commission adoptée aujourd’hui. 2007 et 2013 approuvant le régime III (c’est-à-dire créer des emplois en reliant la région et les revenus à et l’exportation de matériaux à Madère, les chiffres définitifs sur le nombre d’entreprises à récupérer et le montant total des avantages à récupérer ne peuvent donc pas être connus à ce stade », explique la Commission.

Entre 1987 (année de création de la zone franche) et 2014, la Commission européenne a approuvé différentes versions du régime d’aides ZFM, dans le cadre des dispositions communautaires régissant ce type d’aides.

Dans ce qui a été approuvé en 2007 (connu sous le nom de Régime III), il a été décidé pour la période comprise entre 2007 et 2013 que les entreprises enregistrées avant le 31 décembre 2013 peuvent bénéficier des avantages fiscaux de la ZFM jusqu’à la fin de 2020.

Entre-temps, certains critères ont été affinés : le taux d’IRC est passé à 3 % (entre 2007 et 2009), à 4 % (de 2010 à 2012) et à 5 % (de 2013 à 2020) et les établissements financiers ne pouvaient plus bénéficier de la régime.

Victorine Pelletier

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