Le ministre français de la Santé démissionne pour protester contre la législation sur l’immigration

Le ministre français de la Santé, Aurélien Rousseau, a démissionné mercredi suite à l’approbation par le Parlement d’une nouvelle loi sur l’immigration qui renforce la possibilité d’expulser les étrangers jugés indésirables et qui sujet d’intenses débats.

Cette démission a été annoncée par le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran, précisant qu’Aurélien Rousseau sera remplacé à titre intérimaire par l’actuelle ministre déléguée chargée des professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo.

« Il n’y a pas de mouvement de révolte ministérielle », a assuré Olivier Véran.

Le ministre de la Santé a remis sa lettre de démission au secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, et l’a communiquée par téléphone au Premier ministre, dont il était chef de cabinet.

Aurélien Rousseau avait déjà communiqué son dernier été opposition à la version immigration du projet de loiqui a été considérablement durcie par l’extrême droite.

Comme Rousseau, plusieurs ministres défavorables au projet de loi, comme Clément Beaune (ministre des Transports) ou Sylvie Retailleau (de l’Enseignement supérieur), ont été reçus mardi soir à l’hôtel Matignon, résidence officielle du premier ministre, a-t-il précisé. .

La loi sur l’immigration, déjà approuvée par le Sénat il a été approuvé ce matin à la chambre basse, l’Assemblée nationale, avec 349 voix pour et 186 contre.

Qu’est-ce qui change avec la nouvelle loi ?

La loi renforce la capacité d’expulser les étrangers jugés indésirables et a été fortement critiqué par les groupes de défense des droits de l’homme pour sa capacité à séparer les familles de migrants.

Le projet permet aux autorités d’ordonner à un migrant de quitter le territoire français, même s’il appartient à une catégorie protégée par la législation en vigueur.

La protection existante couvre les situations personnelles et familiales, comme les personnes arrivées en France avant l’âge de 13 ans, résidant de longue durée en France ou étant le conjoint ou le parent d’un citoyen français.

La loi permettra aux autorités d’ignorer ces protections si le comportement de l’étranger est considéré comme « une menace grave pour l’ordre public », alors que le projet de loi n’explique pas ce qu’on entend par « menace grave » et « l’ordre public ».

La présidence française a annoncé mercredi qu’Emmanuel Macron soumettrait le projet de loi au Conseil constitutionnel, l’instance chargée de veiller à l’application de la Constitution en France.

Philbert Favager

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