Le Portugal a admis ce samedi rejoindre la position de la France, de l’Espagne, de l’Italie, de l’Allemagne et des Pays-Bas, faute de consensus, pour avancer conjointement vers une taxe minimale de 15% sur bénéfices des grandes entreprises.
« Nous serons toujours du côté de toutes les propositions qui permettront à ce modèle d’avancer le plus rapidement possible, nous serons toujours de ce côté-là. Dans la première étape, il y avait un blocus en Pologne, qui a été surmonté, et maintenant la Hongrie apparaît et nous espérons qu’il sera possible de résoudre ce blocus en Hongrie, mais si le chemin s’avère insurmontable, nous serons toujours dans le chef de file de la mise en œuvre d’une telle solution », a déclaré Fernando Medina.
S’exprimant à l’arrivée du deuxième jour d’une réunion informelle des ministres des Finances de l’Union européenne (UE), sous la présidence tchèque du Conseil, à Prague, le responsable portugais a qualifié cet impôt minimum d' »essentiel pour l’Europe, pour le bien-être et pour le sens de la justice aussi au sein des communautés ».
Pour Fernando Medina, il s’agit d’une proposition « de la plus haute importance que l’Europe l’adopte rapidement, car il s’agit essentiellement d’une proposition qui permettra aux États-nations de taxer les entreprises qui utilisent essentiellement des juridictions dans lesquelles la fiscalité n’existe pas ou est inférieure à 15% donc que tout le monde paie au moins ces 15 % ».
Le jour où les ministres des Finances débattent de ce dossier, Fernando Medina a rappelé que « le Portugal a été très favorable à l’avancement de ce dossier ».
« Nous avons apporté un grand soutien lors de la Présidence française pour qu’il soit approuvé car il permettra de mettre fin à une situation d’injustice profonde et de dérèglementation profonde au sein de nos sociétés, à savoir le fait qu’il existe des entreprises qui, les utilisant dans un manière plus trompeuse, ils finissent par échapper à l’impôt dans les différentes juridictions auxquelles ils sont soumis, c’est-à-dire qu’ils ont des activités très rentables qui échappent de cette façon », a noté le responsable.
Et il a souligné : « Il est impératif que chacun paie sa juste part d’impôts pour notre bien collectif ».
Le blocus de la Hongrie
La France, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas ont présenté vendredi une position commune pour poursuivre, en l’absence de consensus, une coopération renforcée pour résoudre le blocage par la Hongrie de l’application par l’UE de l’impôt minimum de 15 % sur les bénéfices des grandes entreprises à appliquer en 2024.
La proposition de ces cinq pays vise donc à garantir l’application de cet impôt minimum, malgré le blocage hongrois de la mesure, par le biais du mécanisme de coopération renforcée, qui permet à un minimum de neuf États membres de progresser si l’UE dans son ensemble ne parvient pas à atteindre un accord dans un délai raisonnable.
Les ministres des Finances de l’UE doivent encore se mettre d’accord sur le fait que les entreprises multinationales paient au moins 15 % d’impôt sur les bénéfices communautaires, suite à l’accord conclu avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour ce faire. blocus de la Hongrie.
La Commission européenne a proposé en décembre dernier un impôt minimum de 15% sur les bénéfices des multinationales dans l’UE, comme convenu à l’OCDE, visant l’équité et la stabilité fiscale dans l’espace communautaire.
La proposition soumise fixe un taux d’imposition effectif de 15 % dans l’UE, comme convenu par 137 pays de l’OCDE, et prévoit que les règles s’appliqueraient à tout grand groupe, tant national qu’international, ayant une société mère ou une filiale basée dans un État membre de l’UE.
Depuis plusieurs années, l’OCDE discute d’une proposition de fiscalité adaptée à une économie mondialisée et digitalisée, en vue de réclamer des impôts aux multinationales, en les payant là où cela leur est le plus avantageux.
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