Troubles politiques en France après le rejet de la loi sur l’immigration

Alors que le pouvoir exécutif renégocie la loi sur l’immigration, les soupçons selon lesquels il aurait échangé les votes des députés de droite contre davantage de policiers dans ses cercles ont abouti devant les tribunaux. Le gouvernement minoritaire a approuvé la première partie du budget de l’État sans vote au Parlement et la France, insoumise, a annoncé une motion de censure.

14 décembre 2023 – 21h55

Gérard Darmanin. Photo de Jacques Paquier/Flickr.

Alors que le pays politique est suspendu de la crise déclenchée par le rejet cette semaine du projet de loi sur l’immigration au Parlement, le gouvernement français est une fois de plus critiqué pour avoir utilisé une fois de plus l’outil constitutionnel qui lui permet d’adopter des lois sans l’approbation du Parlement. Le camp de Macron est minoritaire au Parlement et a déjà eu recours à l’article 49.3 à 21 reprises, dont la plus célèbre est la réforme des retraites.

Cette fois, cela s’est produit avec la première partie du budget de l’État 2024, destinée aux recettes, et qui a ainsi échappé aux changements approuvés par le Sénat. La Première ministre a imputé ce qui s’est passé à l’opposition, qui « ne veut pas parvenir à un compromis », affirmant qu’elle l’a fait parce que « notre pays a besoin d’un budget ».

Eric Coquerel, de la France insoumise, a annoncé à ce sujet que son parti allait déposer une motion de censure.

Le droit de l’immigration entre concessions au droit et répartition de la « macronie »

On s’attend à ce que l’exécutif d’Elisabeth Borne recoure une nouvelle fois à l’article 49.3 pour approuver la deuxième partie de la loi de finances, consacrée aux dépenses. Il ne faudrait cependant pas qu’il en soit ainsi s’agissant de la loi que le gouvernement a remise en cause et qui a poussé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à démissionner, ce qui n’a pas été accepté. Le président de la République Emmanuel Macron a déclaré qu’il ne souhaitait pas ce scénario.

Vanwege de impasse heeft de regering ervoor gekozen om een ​​“gezamenlijke gemengde commissie” op te richten, bestaande uit een groep van zeven senatoren en zeven afgevaardigden die zullen proberen een voorstel voor te bereiden dat door de twee verschillende kamers van het Franse parlement kan aller.

Une partie du problème pour l’exécutif réside dans le fait que l’équilibre des pouvoirs au sein des deux organes est différent. La composition de cette commission reflète cette difficulté : côté Sénat, il y a trois élus des Républicains, deux du Parti socialiste, un centriste et un de la Renaissance, le parti de Macron ; Du côté de l’Assemblée, il y en a trois de la Renaissance, un centriste, un de la France non-sujet, un de l’Union nationale et un des Républicains.

S’il y a un accord majoritaire au Parlement, le vote dans les deux chambres du Parlement aura lieu le 19. Mais en réalité, la discussion dépasse ce groupe de représentants et de sénateurs. Borne et Darmanin ont rencontré personnellement le président des Républicains Eric Ciotti, Olivier Marleix, chef de leur groupe parlementaire, et Bruno Retailleau, chef du groupe des sénateurs. Puis vint la nouvelle qu’il y aurait une autre réunion vendredi prochain. Le Premier ministre a également rencontré le président de l’Union centriste et le président Macron a également rencontré le noyau central du gouvernement. Les ministres les plus importants se sont réunis jeudi après-midi avec le même sujet à l’ordre du jour.

Les séries de réunions publiques n’ont pas dissuadé la droite de maintenir sa position : elle milite en faveur d’une version renforcée de la loi approuvée au Sénat, différente de celle rejetée par la chambre basse du Parlement. L’autre partie du problème pour le gouvernement est qu’en plus d’hésiter sur l’ampleur des concessions à faire et de dénaturer ainsi une loi qui se veut cruciale, son propre groupe parlementaire est divisé, une partie d’elle s’opposant fermement les concessions faites. à droite et annonce qu’il votera contre lorsqu’ils seront présentés.

Au contraire, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, a déjà accordé une interview Le Figaro admettant que la seule solution pour une loi sera de revenir à la version soutenue par la droite, qui n’est pas conforme aux lignes rouges du « groupe de gauche » macroniste sur la question de l’aide médicale aux immigrés et de ses conditions d’accès à l’aide sociale, qui sont limitées dans la version de l’accord adoptée au Sénat.

Une solution proposée aux médias était que le gouvernement soit prêt à adopter la loi sans les thèmes qui divisent et à avoir des textes parallèles sur chacun de ces thèmes qui seraient votés un par un. Mais Bruno Retailleau, op

Gendarmes pour les votes ?

La stratégie précédente consistant à inciter certains députés de droite à voter dans la direction opposée à leur siège a complètement échoué, mais a déclenché une autre controverse. Alexandre Brugère, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, est accusé d’avoir tenté d’acheter des voix pour faire voter la loi sur l’immigration. L’affaire a été rapportée par le député socialiste Philippe Brun, qui a reçu un message de sa part à la veille du vote lui demandant de l’appeler. Lors de ce contact, Brugère lui a indiqué que le ministre avait décidé d’accélérer sa demande d’installation d’une brigade de police à Rosières. Le délégué socialiste a alors clairement fait comprendre son erreur. Il a été confondu avec son homonyme Fabrice Brun, également député mais issu du parti de droite Les Républicains. Le chef de cabinet n’a pas clairement dit que la décision du gouvernement serait liée au vote, mais il l’a compris ainsi.

Les soupçons augmentent également car ces « accélérations » ne sont pas uniques. Le magazine est paru fin octobre Concours parisien a déclaré que trois députés de ce parti – Nicolas Forissier, Jérome Nury et Virginie Duby-Muller – avaient bénéficié d’un traitement de faveur dans l’attribution de nouveaux gendarmerie. Le 7 décembre, c’était au tour d’Alexandre Vincendet de se féliciter d’avoir acquis pour son entourage l’état-major national de « l’Office central de lutte contre la délinquance ambulante » et 78 gendarmes supplémentaires. Ô Le Monde souligne que ce qu’ils ont tous en commun est qu’ils n’ont pas soutenu par anticipation le vote de la motion visant à rejeter la loi sur l’immigration, contrairement à une grande partie du reste du siège républicain.

La présidente du groupe parlementaire France Insoumise, Mathilde Panot, a répondu à l’affaire en annonçant avoir adressé une demande d’enquête au procureur de la République pour « des faits pouvant correspondre à de la corruption d’élus ». Et Gérald Darmanin a répondu en portant plainte en justice contre les députés « insoumis ».

Les écologistes, quant à eux, ont préféré exiger une commission d’enquête parlementaire afin d’assurer la transparence sur ce qui pourrait être un « scandale d’État ».

Du point de vue du parti de Macron, rien d’étrange ne s’est produit. Frédéric Descrozailles, député de Renascença, estime qu’il est normal qu’un député s’adresse au gouvernement et dise qu’il a un certain problème et qu’il veut le résoudre, mais qu’il ne s’agit pas d’un « achat de voix ».

Godard Fabien

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