Une centaine de personnalités de toutes les classes sociales, dont la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron, ont dénoncé les « propos homophobes » de la ministre Caroline Cayeux qui « ont personnellement blessé » de nombreux signataires d’un éditorial du Journal du Dimanche. Dans le magazine gay Têtu, une pétition signée par une cinquantaine de députés appelait à la « démission » de trois ministres, les accusant d’avoir un « passé contre le mariage homosexuel » et de s’en prendre à la communauté LGBTQIA+.
Outre la pétition signée par 50 députés français, deux députés de la coalition de gauche Nupes ont interpellé mardi la Première ministre française Elisabeth Borne sur la présence de ministres qui « tiennent une déclaration homophobe et sexiste sur l’autre ». lors de l’interrogatoire du gouvernement d’Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale, le Congrès français.
« J’espère que vous virez vos ministres homophobes », a exigé Ségolène Amiot, la députée de la France insoumise. « Les personnes LGBT sont toujours agressées dans la rue. En deux ans, les agressions phobiques LGBT ont augmenté de 20% » et « l’homophobie comme cause d’agressions est souvent niée par la police », a-t-il souligné.
« Mais comment pouvez-vous blâmer les agresseurs quand le gouvernement… [francês] est loin d’être exemplaire, quand différents ministres tiennent une déclaration homophobe et sexiste après l’autre ? », a-t-elle lancé au parlement français, citant le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin « et bien sûr (la ministre de Caroline Territoire Collectivités) Cayeux, qui affirme toujours son mépris des homosexuels ».
« Cher Premier ministre, je fais partie de ces personnes », a déclaré Amiot, faisant référence aux propos controversés et discriminatoires de Caroline Cayeux. Cette dernière, qui était présente dans l’hémicycle, n’a pas levé la tête pendant toute la durée de son interrogatoire.
Tout en justifiant des propos tenus en 2013 sur le caractère « contre nature » du mariage homosexuel et de l’adoption d’enfants par des couples homosexuels, Cayeux a déclaré qu’il avait « beaucoup d’amis parmi ces personnes ». Elle a également dit qu’elle s’en tenait à ses commentaires avant de prendre du recul et de s’excuser.
« Ce n’est pas de la maladresse, c’est un crime », fustigeait à l’époque la députée écologiste Marie-Charlotte Garin.
En 2013, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a signé un éditorial dans l’hebdomadaire conservateur Valeurs Actuelles contre le mariage homosexuel, et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré qu’il n’accepterait pas les mariages homosexuels à la mairie de la ville de Tourcoing, où il maire.
« Ce n’est pas une coïncidence, c’est un choix politique », a déclaré Garin. « Madame Borne, comment pouvez-vous nommer ces personnes dans votre gouvernement ? », a-t-il demandé.
La Première ministre française Elisabeth Borne a déclaré vendredi que « l’incident » impliquant son ministre était terminé et qu’elle « resterait en poste ».
Pour les auteurs de l’éditorial du magazine français LGBTQIA+ Têtu, Caroline Cayeux « a consciemment choisi de garder ses propos homophobes et certainement répréhensibles. Et seul un juge devrait décider de ses actes ». « Ses propos ont personnellement blessé nombre d’entre nous, mais surtout, ils ont sapé nos efforts quotidiens pour faire respecter les principes républicains dans nos régions », ont souligné les signataires de la pétition, soulignant que le « regret » de Cayeux n’est pas le « pouvoir de la sincérité ». « . .
La question est de savoir si le gouvernement [francês]affirme dans son devoir de solidarité la position d’un de ses membres, et si la majorité cautionne son attitude », précise le texte, signé notamment par le célèbre neuropsychiatre Boris Cyrulnik, par l’ancien Premier ministre Manuel Valls, par l’écrivain Philippe Besson et par le président du groupe SOS, Jean-Marc Borello, proche d’Emmanuel Macron.
« Il ne s’agit pas de défendre telle ou telle communauté, mais du respect du principe d’égalité et de légalité par un membre du gouvernement », ajoute le document.
Un reportage de la chaîne de télévision Public Sénat a demandé à Cayeux, l’ancienne maire de droite de Beauvais, si elle confirmait des propos tenus en 2013 sur la loi française autorisant le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe. A l’époque, elle parlait de rénovations « erratiques » et d’un « projet qui va contre nature ».
Caroline Cayeux, nommée nouvelle directrice de Borne le 4 juillet, a fait sensation en réaffirmant ses propos. « Comment pouvez-vous accepter qu’un membre de l’exécutif, dont le rôle principal est de veiller à l’application des lois, puisse désigner les citoyens français comme ‘ces personnes’? » interroge le texte publié dans le Journal du Dimanche (JDD).
Plusieurs associations anti-homophobie ont annoncé qu’elles allaient porter plainte contre Caroline Cayeux.
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